La souffrance des femmes dans les guerres au centre d’un débat à Rabat
« La souffrance des femmes dans les guerres et les préoccupations de la protection humanitaire » a été au centre d’une table organisée vendredi par la Commission nationale du droit international humanitaire (CNDIH), à travers une lecture croisée du roman « Al Hayate min douni » (la vie sans moi) de la poète et romancière marocaine Aicha El Basri.
Le roman met en lumière les expériences vécues par les femmes dans la guerre à travers différentes époques, en racontant des situations réelles dans un style littéraire de haut niveau qui démontre les malheurs dont ont été sujettes les femmes pendant les guerres et dans des espaces très loin les uns des autres.
S’exprimant à l’ouverture de cette rencontre, la présidente de la CNDIH, Farida Khamlichi a indiqué que cet événement s’inscrit dans le cadre d’une série de rencontres menées par la commission pour célébrer les 70 ans de l’adoption des quatre conventions de Genève en 1949.
Elle a souligné, dans une déclaration à la MAP, que l’ambition de cet événement est de braquer les projecteurs sur un sujet d’une importance cruciale qui est celui de la souffrance des femmes dans les guerres et les préoccupations de la protection humanitaire en menant un débat autour du roman « Al Hayate min douni » dans lequel la poète marocaine transmet la voix de la femme « violée » en temps de guerre et dépeint les supplices qu’elle endure dans un silence obscur.
Il s’agit également, a-t-elle dit, d’une occasion pour sensibiliser à la souffrance des femmes dans les guerres, de discuter de l’efficacité de la protection humanitaire garantie par le droit international humanitaire aux niveaux national et international ainsi que de trouver les moyens pour remédier aux violations flagrantes commises contre les femmes.
La romancière et poète Aïcha El Basri, a pour sa part, indiqué dans une déclaration à la presse, que son livre traite le sujet de la violation des femmes dans les guerres et particulièrement en Chine, en Vietnam et au Maroc et qui met la lumière sur la souffrance des femmes violées et sur leur psychologie.
« Al Hayate min douni » a remporté en 2018 le prix du « meilleur roman arabe », décerné dans le cadre de la 37-ème édition du Salon international du livre de Charjah, aux Emirats arabes unis.
De son côté, l’écrivain et membre du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle, Abdelkader Chaoui, a indiqué dans une déclaration similaire que ce roman est très intéressant puisqu’il traite de la souffrance des femmes dans les guerres, notant qu’il s’agit d’une histoire qui se développe dans le temps et dans le lieu.
Aicha El Basri est membre de l’Association internationale de la critique littéraire (France), de la Maison de la Poésie au Maroc et de l’Union des écrivains du Maroc. Elle est aussi lauréate du Prix international Kateb Yacine du roman (Algérie) en 2016 pour son oeuvre « Hafidat Grita Jarbot ». Elle a également été primée en 2017 dans le cadre du Prix de poésie féminine Simone Landry (Paris).
Selon la CNDIH, ce débat s’inscrit dans le cadre de la diffusion de la culture du droit international humanitaire, de la consolidation des valeurs humaines, de la contribution à la sensibilisation aux souffrances endurées par les femmes face à la violence complexe résultant de la guerre, et en vue de mettre en exergue les composantes de la protection humanitaire visant à alléger les souffrances, rendre justice aux femmes victimes dans les conflits armés et réparer leurs préjudices.