Bab Darna : Où sont passés les 400 millions de dirhams arnaqués ?
L’affaire ‘Bab Darna’ continue de défrayer la chronique. 400 millions de dirhams (40 milliards de centimes) est la somme des avances non-restituées, dont près de 1000 personnes ont été victimes, d’après ‘le comité de défense des victimes’.
Cela fait presque un mois depuis l’arrestation du président du groupe immobilier Mohamed Elouardi et plusieurs autres personnes présumées impliquées dans cette opération d’arnaque historique. Les éléments de l’enquête ne cessent de dévoiler, à chaque fois, de nouveaux détails, encore plus étonnants !
Contacté par Maroc Diplomatique, Me Mourad Elajouti, l’un des membres du Comité de défense des victimes, revient sur les détails de l’affaire. « Plus de 50 personnes ont manifesté près de la maison de Mohammed Elouardi, pour dénoncer le retard du lancement des travaux de construction du projet immobilier, avant que la police l’arrête la nuit du 21 novembre », nous confie-t-il.
Interrogé sur la peine de prison que les personnes impliquées dans cette affaire risquent d’encourir, l’avocat de défense des victimes a déclaré : « on ne peut pas savoir pour le moment. Le juge d’instruction est toujours en phase de qualification des faits, d’autant plus que nous sommes tenus par le secret d’instruction ».
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Selon la même source, « le nombre de victimes de cette arnaque peut aller jusqu’à 1000 personnes, dont 200 MRE, résidents en Australie, Congo, Nigeria, France, Espagne, Canada, Etats-Unis, Koweït, etc. certains parmi eux ont investi tout leur argent dans l’achat d’immobilier du groupe Bab Darna ».
En revanche, l’avocat exhorte le gouvernement de créer une cellule de crise pour trouver une solution à cette situation pour rembourser les victimes.
« Jusqu’à présent, six personnes ont été arrêtées pour implication dans cette affaire et d’autres sont toujours recherchées. Par ailleurs, les investigations indiquent que les personnes détenues ne disposent pas d’assez de moyens financiers pour rembourser les familles victimes de cette affaire, on se demande où sont passés les 400 millions de dirhams arnaqués ? », s’interroge-t-il.
Pour Mourad Elajouti, les sociétés de publicité devaient s’assurer de la véracité du projet, toutefois, les médias, ayant diffusé des spots publicitaires, ont aussi une responsabilité morale dans cette affaire. « Les propriétaires du projet ont profité de la crédibilité des médias et des artistes pour véhiculer les messages qu’ils voulaient, quoique le cahier de charges des chaînes télévisées ne les oblige pas à enquêter sur le projet. Pour leur part, les sociétés de publicité devaient vérifier si le projet existe sur le terrain ». Et d’ajouter : « d’un point de vue juridique, il reste à savoir si la responsabilité est civile ou pénale».