Dossier du mois : Rétrospective
Dossier du mois
Le vivre-ensemble, encore et toujours !
Ahmed Ghayat, Militant associatif, président de l’Association Marocains Pluriels et écrivain
L’année 2016 s’est terminée, et comme le veut la coutume, l’heure du bilan et des perspectives pour l’année qu’on entame a sonné. Égoïstement peut-être, mais de façon réaliste plutôt, je voudrais personnellement me concentrer sur notre pays, là où chacun(e) de nous, à sa place, peut agir pour influer sur le cours des choses. Bien des ratés sont à déplorer mais s’il est un mal sur lequel je voudrais m’arrêter et concentrer ma réflexion c’est cette propension que nous avons eue nous autres Marocain(e)s à nous entredéchirer à belles dents, comme si plus rien ne nous liait et que nous n’avions plus d’autre objectif que de nous haïr ! Sûrement une des pires années en la matière, nous nous sommes dressés les uns contre les autres, nous nous sommes divisés, nous avons désigné à la vindicte populaire tous ceux – et tout ce- qui différaient, qui dérangeaient le conservatisme ambiant, les excommunications et les injures ont abreuvé les réseaux sociaux et nombre de nos compatriotes se sont vus rejetés de « la communauté nationale ». De quel droit, au nom de quoi ? Et c’est là que je voudrais pointer du doigt la responsabilité de certains politiques qui n’ont eu de cesse que de poser des interdits, de jeter des anathèmes, de s’ériger en censeurs, de dire qui entrait dans la case (auto-désignée) du bon Marocain, du bon Musulman, du bien pensant et qui n’y entrait pas… Pour qui en douterait, il suffit de voir à quel point notre société s’est apaisée, à quel point nous nous sommes retrouvés, à quel point l’agressivité ambiante s’est essoufflée depuis que le gouvernement est aux abonnés absents ! Non pas qu’il faille se réjouir de l’absence de ministres –pour peu qu’ils soient compétents- mais parce que nous ne pouvons que constater que depuis que les « petites phrases » de l’un, les injures de l’autre, les diatribes du parlement se sont tues, la population a enfin retrouvé le plaisir de vivre ensemble et les vaines polémiques se sont calmées. Si je devais n’avoir qu’un voeu à formuler pour 2017, ce serait celui-ci : que les politiques, les élus, les ministres fassent preuve de compétence, d’abnégation, de sérieux et qu’ils nous laissent gérer notre vie en commun de façon sereine. Le Maroc est une « vieille » Nation et les Marocains sont aptes à vivre ensemble, dans leur diversité. Roi et peuple, coeur battant de notre passé, de notre présent et de notre avenir communs !