Le bonheur au travail, une affaire de manager
Est-il réellement pertinent de se baser sur des études pour savoir que le bonheur au travail influe directement et positivement sur la production d’un employé ? Si la réponse peut sembler évidente par sa première approche, pour peu que nous soyons attentifs, nous verrons qu’il y a plusieurs paramètres qui interviennent pour que l’on puisse réellement parler de bonheur au travail.
C’est sous registre et dans le souci d’une production dynamique que la Fondation Attijariwafa Bank a organisé Jeudi 25 octobre, à Casablanca, une nouvelle édition de son cycle de conférences « Echanger pour mieux comprendre » sous le thème : « Bonheur au travail : effet de mode ou tendance irréversible ? »
Si le bonheur peut être défini comme une succession d’émotions positives enchainées dans le temps, le bonheur au travail revêt, de son côté, d’un ensemble de système managérial mis en place par une entreprise. Ce qui sous-entend, d’après les conférenciers, que la responsabilité du bonheur au travail doit être imputée à l’entreprise.
Pour Meryem Lahlou, Consultante en Management et Développement personnel et Directrice générale du cabinet Compétence Plus, il faut retourner aux fondamentaux pour créer le liant entre bonheur et performance. Et pour cela, nous dit-elle, il faut nécessairement repérer les signaux de la souffrance au travail et surtout installer un climat de confiance et de sympathie entre l’employeur et l’employé, entre l’employé et son patron. Pour Madame Lahlou « une entreprise qui s’engage dans la voie du bien-être au travail, doit se conformer à certaines exigences et endosser certaines responsabilités. Elle ne peut plus faire machine arrière au risque d’entacher sa crédibilité. C’est un processus itératif comme la démarche de certification. »
Penser au bonheur du travail, c’est également penser à l’aspect humain. Autrement dit, faire sentir à l’employé son importance, sa valeur ajoutée au sein de l’entreprise, comprendre ses réactions et aider à la croissance des individus.
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Pour Saida Fikri, Responsable du bonheur chez Comdata Group, la gestion du bonheur au sein d’une entreprise demande une bonne dose d’humanisme et d’ouverture. Mais dans le préambule de son exposé, elle nous fait comprendre que la souffrance apparente qu’exprime un employé au travail peut dénoter d’un fait ou d’un évènement extérieur qui peut n’avoir aucun rapport direct avec le travail.
Néanmoins, elle souligne l’importance, en tant que manager, de déceler les moments de doute, de remise en questions et de ce qu’elle appelle déprime saisonnière d’un ou des employés.
Parmi les conférenciers Christian Lestienne, Coach professionnel et Psychologue clinicien considère que de nouvelles générations aspirent au bonheur à travers le travail si seulement celui-ci est une expérience de coopération. Pour cela, il faut régulièrement cultiver le respect et la reconnaissance avant d’ajouter « Je suis d’accord pour définir ce qui rend un homme heureux et retravailler les notions pour savoir où nous en sommes. Si nous ne le faisons pas, nous risquons de tomber dans des stéréotypes. L’entreprise doit être réinterrogée et générer du sens. »
Au terme de cet échange constructif, l’assistance n’a pas manqué d’interagir avec les intervenants. Mais à ce jour, il n’y a pas d’études, en tout cas au Maroc, qui montre que les employés d’un secteur tiers sont plus heureux que ceux d’un autre secteur, donc l’absence de chiffres rappelle le caractère spéculatif des arguments sur les secteurs.
Toutefois, la réalité indiscutable est l’existence d’employés épanouis au travail et d’autres qui vont au travail, malgré eux. D’où l’importance de cette conférence-débats sur la question. Ainsi on peut dire que la Fondation Attijariwafa bank a montré sa volonté de traiter des problématiques économiques et sociales d’actualité et de promouvoir des échanges constructifs qui concernent l’avenir du Maroc.