Addiction : Plus de 1,5 million de Marocains accros au jeu, selon le CESE

Quelque 1,5 million de personnes au Maroc sont considérées comme des joueurs à risque excessif d’addiction. C’est ce qu’atteste un rapport spécial addiction du Conseil économique et social (CESE) présenté mercredi.

Le problème de l’addiction au Maroc est « étendu et multiforme », souligne le rapport. C’est la raison pour laquelle le Maroc compte 6 millions de fumeurs de cigarettes (dont un demi-million de mineurs).

Selon le rapport, 2,8 à 3,3 millions de joueurs, dont 40 % sont considérés comme des joueurs à risque excessif.

Dans un autre domaine, 18 500 toxicomanes par injection ont été recensés, avec des prévalences élevées d’hépatite C (57 %) et de VIH (11,4 %).

En outre, l’usage de substances psychoactives est estimé à 4,1 %, l’abus de drogues et la toxicomanie à 3 %, l’abus d’alcool à 2 % et le nombre d’alcooliques à 1,4 %.

Sans préciser de chiffre précis, le rapport note également une augmentation inquiétante de l’usage pathologique des écrans, des jeux vidéo et d’Internet, notamment chez les adolescents et les jeunes.

Malgré le fait qu’il n’y a jamais eu d’étude nationale sur le jeu et le nombre de toxicomanes, le nombre de joueurs présentant un risque excessif faible à élever est estimé respectivement à 35% et 60%.

Aujourd’hui, un Marocain sur dix (10,6%) de plus de 15 ans joue parfois. Les estimations existantes sont le résultat d’études menées par les opérateurs de jeux au Maroc (MDJS).

Lire aussi: La MDJS rejoint le programme DATA TIKA de la CNDP

Les courses hippiques ont attiré plus de 620 000 joueurs en 2019, avec une moyenne quotidienne de 1 million de tickets, une fréquence de jeu de deux fois par semaine et une mise mensuelle par joueur de 1 500 DH.

Remarquablement, les couples mariés (21,4%) sont plus à risque de dépendance au jeu que les célibataires. Les personnes divorcées sont les plus à risque (43%).

La dépendance au jeu s’accompagne souvent d’autres dépendances. Par exemple, 64 % des toxicomanes fument et 25,8 % consomment régulièrement du cannabis.

Les produits et services qui ne sont pas interdits mais qui sont considérés comme des sources potentielles d’addiction génèrent un chiffre d’affaires annuel de plus de 32 milliards de dirhams.

Les produits du tabac rapportent à eux seuls environ 17 milliards de dirhams par an, soit cinq fois plus que le budget annuel moyen du ministère de la Santé, calculé l’an dernier.

En raison des chiffres alarmants sur la toxicomanie, le Conseil avait précédemment recommandé qu’au moins 10 % des revenus des produits sujets à la dépendance soient consacrés aux soins de santé, à la recherche et à la prévention de la toxicomanie.

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