Adolescents et sommeil, les deux alliés ennemis

Tenant compte de l’importance cruciale du sommeil pour l’équilibre et l’harmonie générale des adolescents, de nombreuses études ont mis en lumière les effets délétères d’un sommeil insuffisant sur la qualité de leur scolarité, altérant notamment leurs fonctions cognitives, surtout en période d’examens.

De l’enfance à l’âge adulte, le sommeil se transforme. À l’adolescence, il devient plus léger et sa durée s’allonge. En effet, avec la transition de l’enfance à l’adolescence, la structure et les phases du sommeil évoluent : il devient plus léger et, alors qu’il était auparavant lent et profond, il diminue en proportion et en durée chez l’enfant.

Cette diminution est souvent associée à la puberté, une période marquée par d’importants changements hormonaux.

En outre, les adolescents âgés de 14 à 17 ans ont des besoins significatifs en sommeil pour maintenir leur équilibre et bien-être, à savoir environ neuf heures par nuit. Leur horloge biologique tend à se décaler, entraînant un endormissement et un réveil plus tardifs. Ce phénomène serait dû à une sécrétion plus tardive de mélatonine, l’hormone régulant le sommeil, dans le cerveau. En dessous de huit heures de sommeil par jour, l’adolescent souffre souvent d’un déficit. Ce n’est qu’à partir de 18 ans que la durée nécessaire de sommeil se stabilise à environ huit heures par nuit.

Ainsi, même si certains adolescents sont matinaux, la majorité préfère se coucher tard, ce qui rend le réveil matinal difficile.

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Lorsque l’heure du coucher est retardée de plus de deux heures par rapport à l’horaire habituel, souvent fixé autour de 23 heures, l’adolescent peut développer un retard de phase. Si ce décalage devient constant, il lui devient difficile de s’endormir plus tôt, ce qui complique le /lever et entraîne généralement des épisodes de somnolence diurne, avec des répercussions sur sa scolarité.

Le mode de vie joue un rôle prépondérant dans l’apparition de ces décalages, avec des facteurs aggravants tels que la consommation de stimulants (café, nicotine, boissons énergisantes) qui perturbent l’endormissement, surtout en milieu de journée. L’exposition aux écrans, en particulier en soirée, tend à retarder l’heure du coucher et à compliquer l’endormissement, en raison de l’inhibition de la sécrétion de mélatonine par la lumière bleue des écrans. Une stimulation intense du cerveau par des activités sur écran peut créer une dépendance qui empêche les jeunes de limiter leur utilisation.

Cette dette de sommeil, lorsqu’elle devient chronique, peut entraîner des troubles du sommeil, car elle favorise un rattrapage durant le week-end, rendant l’alternance veille/sommeil irrégulière. Les conséquences varient en gravité et peuvent affecter le quotidien des jeunes, allant de troubles de l’attention et de l’irritabilité à la somnolence et à une baisse des performances scolaires. Sur le plan physique, d’autres symptômes comme les maux de tête et le surpoids peuvent signaler ce phénomène, particulièrement préoccupant en période d’examens.

Cependant, lorsque cette somnolence est sévère, elle peut être à l’origine d’accidents de diverses gravités. D’où l’importance d’une bonne hygiène du sommeil. La médecine du sommeil, une discipline relativement récente, a connu des avancées significatives dans la compréhension des troubles du sommeil et de la vigilance.

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