Armement : L’Algérie en phase de signer un méga contrat avec la Russie
En Algérie, le projet de loi de finances 2023 élaboré par le gouvernement prévoit une augmentation de 127 % du budget militaire du pays, à 22,7 milliards de dollars. Cette décision intervient dans un contexte où Alger est accusé de renforcer son armement de livraison d’armes russes contrairement aux craintes de Washington qui voit d’un mauvais œil ce surarmement subite du régime algérien.
Le budget militaire est adopté sans débat par le Parlement algérien fin novembre prochain, conformément à un décret présidentiel publié en septembre dernier et qui exclut du débat parlementaire les questions liées à la défense et à la diplomatie.
La ventilation du budget militaire figurant dans le projet de loi de finances 2023 montre que 8,8 milliards de dollars devraient être consacrés à « l’administration générale » tandis que 8,5 milliards seraient affectés à la « défense nationale », ce qui laisse présager, selon les experts, la signature de gros contrats d’armement. L’année prochaine. Enfin, une partie estimée à plus de 5 milliards de dollars devrait être affectée à un chapitre distinct intitulé « Appui logistique et multiforme », qui pourrait déboucher sur une budgétisation visant à financer des opérations hors des frontières algériennes, selon Menadefense. .
Selon Africa Intelligence, Alger et Moscou finalisent actuellement des discussions en vue de passer un accord-cadre de fourniture militaire pour les dix prochaines années. Pour les phases de contractualisation, « l’accord-cadre devrait être officialisé lors de la visite d’Abdelmadjid Tebboune à Moscou, programmée au mois de décembre. », précise Africa Intelligence.
Dans le détail, Africa Intelligence révèle que le contrat d’arme est composé de « Chasseurs, sous-marins, systèmes antiaériens… » et s’inscrit dans un vaste plan de modernisation de l’équipement acheté après 2007. La shopping-list des gradés algériens porte en particulier sur l’acquisition de sous-marins, d’avions furtifs Su-57 (Sukhoi), de bombardiers Su-34 et des chasseurs Su-30.
Autre dotation, la source note que « Alger souhaite également se doter d’avions radars et de nouveaux systèmes de défense aérienne à l’instar du S-400, du Viking et de l’Antey-4000 ». toutefois, cette livraison n’est pas puisque les capacités de production des usines d’armement russes, qui subissent néanmoins les conséquences de la guerre en Ukraine, pourraient hypothéquer la délivrance de certains équipements. Surtout, depuis l’offensive russe, Alger a été contraint de revoir ses circuits d’achats vers le pays : l’Algérie achetait jusqu’à février 2022 la majeure partie de ses équipements en dollars. Or, l’exclusion des banques russes du système interbancaire SWIFT limite les transactions dans la monnaie américaine avec Moscou.
Ce contrat record doit aussi permettre à l’Armée nationale populaire (ANP) d’assurer son autonomie pour la maintenance, les pièces de rechange et les munitions, avec un grand projet de transfert de production sur les trois prochaines années. Un sujet qui tient tout particulièrement à cœur au chef d’état-major, Saïd Chengriha. Les discussions interviennent alors que le budget militaire algérien a augmenté de 130 %, selon le contenu du texte de l’avant-projet de loi de finances de 2023, qui a été transmis aux députés et sénateurs pour débat. Le budget du département de la défense passera d’environ 10 milliards de dollars, chiffre stable depuis au moins 2012, à 22,6 milliards de dollars. Une hausse qui devrait faire du budget militaire algérien le plus important du continent.