Aziz Akhannouch et la déconnexion de la réalité

CE QUE JE PENSE

Le Maroc, riche de son histoire et de sa diversité, fait face à une période de profondes dissensions, caractérisée par un fossé grandissant entre les élites dirigeantes et la population. Au cœur de cette rupture se tient le chef du gouvernement, dont les propos semblent irrévocablement éloignés de la réalité quotidienne de la classe moyenne marocaine.

Dans ce sens, une question cruciale émerge dans le pays : celle de la santé financière de l’État. Les indicateurs économiques du Maroc sont préoccupants, tandis que les besoins en financement de l’État sont criants. Paradoxalement, la réponse du gouvernement semble s’orienter vers une fiscalité accrue pour la classe moyenne, une mesure en dissonance totale avec les attentes de la population, mais aussi avec les directives Royales plaçant le citoyen au centre des préoccupations de Sa Majesté le Roi.

Dans cette situation, Aziz Akhannouch assume une lourde responsabilité, non seulement en ce qui concerne la gestion de son équipe gouvernementale, mais aussi dans sa compréhension de la réalité quotidienne du peuple marocain. Ses discours optimistes sur la santé économique du pays semblent déconnectés de la vie concrète des Marocains, qui font face à une inflation galopante et à une flambée des prix impactant directement leur qualité de vie. D’où une question qui se pose alors naturellement lorsqu’Akhannouch évoque les réalisations positives du gouvernement et les éloges du FMI et d’autres organisations internationales: D’où le chef de gouvernement tire-t-il  son enthousiasme inépuisable ? Pourquoi semble-t-il axer son discours sur des objectifs à long terme au lieu de s’attarder sur les préoccupations immédiates de la population ?

Discours de la Marche Verte : Vision Royale pour le Maroc atlantique

Il est désormais indéniable que cette déconnexion entre le discours du chef du gouvernement et la réalité du vécu des Marocains est manifeste. Pendant que les citoyens bataillent pour maintenir leur niveau de vie dans un contexte d’inflation et de flambée des prix, les propos optimistes d’Akhannouch ne reflètent en rien la situation actuelle du pays, bien au contraire.

Aussi est-il est impératif que les dirigeants marocains, et en particulier le chef du gouvernement, saisissent les préoccupations et les défis immédiats de la population, en adoptant des politiques mieux adaptées. Cette déconnexion entre la classe dirigeante et la réalité quotidienne des citoyens ne peut que nourrir davantage de tension et de mécontentement au sein de la société marocaine. Le temps est venu pour les dirigeants de prendre conscience de cette réalité et d’agir en conséquence pour le bien-être de tous les citoyens. Parce qu’il faut bien le dire, Akhannouch évoque fréquemment les « grands chantiers stratégiques » du gouvernement, mais pour de nombreux Marocains qui luttent pour maintenir leur niveau de vie face à l’inflation, ces discours semblent vides de sens. Le gouvernement assure qu’il ne néglige pas les problèmes du quotidien, mais l’équilibre entre la stratégie à long terme et les besoins immédiats de la population est précaire.

Taxez la classe moyenne, il en ressortira quelque chose

Le projet de Loi de Finances (PLF) pour l’année 2024 suscite des inquiétudes légitimes parmi la classe moyenne marocaine. Alors que le gouvernement justifie ce projet en mettant en avant la nécessité de renforcer les finances publiques, il semble s’éloigner des promesses électorales et du programme gouvernemental promis. Initialement, des propositions de surtaxation de produits de consommation courante, telles que l’eau et l’électricité, avaient été envisagées avant d’être abandonnées, tout comme l’application de la retenue à la source pour les auto-entrepreneurs, ce qui avait suscité des critiques.

Il est indéniable que l’État a besoin de ressources financières pour financer des projets majeurs, mais appauvrir la population, qu’il s’agisse de particuliers ou d’entreprises, ne semble pas être la solution idéale. Le chef du gouvernement doit prendre en compte les directives royales et s’engager à mieux communiquer avec la population. Le leadership politique doit reprendre le dessus, car le mutisme exaspère la population qui ne se sont plus concernée encore moins écoutée.

Il est crucial de reconnaître que l’État a besoin de ressources financières pour financer ses projets sociaux et répondre aux orientations Royales. Cependant, la population mérite une explication transparente sur la nécessité de ces réformes fiscales et leur équité. Il est temps d’ouvrir un débat public impliquant des experts, des universitaires, des économistes et des journalistes pour garantir que les réformes soient équilibrées et justes.

Force est de souligner qu’à mi-mandat, il est impératif qu’Aziz Akhannouch s’engage dans un dialogue public, débatte des questions sociales et sociétales, et mobilise la population autour des réformes nécessaires. Le déphasage entre ses paroles et la réalité vécue par les Marocains est un problème qui doit être abordé de manière transparente et ouverte pour construire un avenir meilleur pour le pays et sa classe moyenne. Il est temps d’agir et de mettre en place des politiques fiscales qui favorisent le développement durable du Maroc sans appauvrir davantage sa population.

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Mais apparemment on oublie que le Maroc se trouve, aujourd’hui, à un carrefour économique délicat, et au centre de cette intersection, la classe moyenne marocaine se sent de plus en plus vulnérable. Les raisons de cette inquiétude sont ancrées dans le projet de Loi de Finances (PLF) pour l’année 2024, qui soulève de nombreuses questions quant à son impact sur cette classe sociale cruciale.

Il convient de rappeler que le Rassemblement National des Indépendants (RNI), avant et après sa victoire électorale, avait promis de protéger les intérêts de la classe moyenne. Cependant, le PLF actuel semble aller à l’encontre de ces promesses. Bien sûr, le Maroc est confronté à de multiples défis économiques, sociaux et infrastructurels qui exigent une injection de fonds substantielle. La question cruciale est de savoir comment financer ces projets sans sacrifier la classe moyenne, qui est souvent considérée comme le moteur de la prospérité nationale.

Rappelons que les augmentations d’impôts, notamment la hausse de la TVA sur les produits de consommation courante, sont perçues comme une charge supplémentaire pour les ménages marocains déjà éprouvés par une inflation persistante. Ces réformes fiscales, bien que pouvant sembler minimes individuellement, ont un impact significatif lorsqu’elles sont cumulées, réduisant ainsi le pouvoir d’achat de la classe moyenne.

En conséquence, il est essentiel que le gouvernement trouve un équilibre entre ses besoins financiers et la protection du pouvoir d’achat de la population. En cette période d’inflation persistante, les réformes fiscales doivent être minutieusement pesées pour éviter de peser injustement sur la classe moyenne, souvent vulnérable aux décisions fiscales des gouvernements en quête de financement.

Parallèlement, de nombreuses voix s’élèvent pour préconiser une taxation exceptionnelle des grandes entreprises, en particulier les distributeurs d’hydrocarbures, étant donné les augmentations fréquentes des prix des carburants. Cette approche suscite des interrogations quant à la philosophie sous-tendant les réformes fiscales du gouvernement pour ne pas dire du chef de gouvernement .

En somme, le PLF 2024 soulève des questions cruciales pour le Maroc et sa classe moyenne. L’équipe au pouvoir est à mi-mandat, espérons juste que notre pays, de plus en plus ambitieux, ne souffrira pas des conséquences d’une éventuelle impasse, car la classe moyenne mérite un avenir plus stable et prospère.

In fine, la mauvaise gouvernance et le manque de transparence érodent la confiance du public. Les soupçons de conflits d’intérêts s’intensifient, et l’inquiétude grandit quant à une éventuelle préférence accordée aux grandes entreprises au détriment des petites et moyennes entreprises (PME). L’absence de réaction du gouvernement face aux hausses fréquentes des prix des carburants alimente les soupçons d’ententes entre les compagnies. Il est désormais temps de restaurer la confiance du public en renforçant la gouvernance et la transparence, garantissant ainsi des réformes fiscales équilibrées et justes pour l’ensemble de la population.

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