Bourse/pharmaceutiques: Une performance remarquable et des perspectives prometteuses

Le secteur de l’industrie pharmaceutique, représenté à la Bourse de Casablanca par les deux valeurs SOTHEMA et PROMOPHARM, affiche des performances remarquables et montre des perspectives encore plus prometteuses, à en croire les analystes et les experts.

Depuis le début de l’année, l’indice sectoriel pharmaceutique a largement surperformé le Masi, en affichant, à la clôture du 27 août dernier, une hausse dépassant les 175%, contre une augmentation de 13,27% de l’indice boursier marocain. Le titre de SOTHEMA, premier laboratoire pharmaceutique national à être introduit en Bourse en 2005, a plus que doublé sur la période (+193,6% et +262,15% depuis début 2020). PROMOPHARM a engrangé, pour sa part, 44,65%.

En 2020, rappelons-le, les ventes du spécialiste dans la production et la commercialisation de traitements sous licences et sous marques propres, SOTHEMA, ont augmenté de 6% à près de 1,8 milliard de dirhams (MMDH), grâce à la commercialisation de nouveaux médicaments et la bonne dynamique des exportations. Le résultat net s’est amélioré, lui, de 11,1% à 238,2 millions de dirhams (MDH).

PROMOPHARM, établissement pharmaceutique industriel spécialisé dans la production, la commercialisation, la représentation, l’importation et l’exportation de toutes spécialités pharmaceutiques de tous produits parapharmaceutiques, de dermo-pharmaceutiques et de cosmétologie, a enregistré un chiffre d’affaires en amélioration de 9,7% à 573,2 MDH et un résultat net en progression de 15,6% à 60,3 MDH.

Contacté par la MAP, l’expert financier, Kamal Zine a expliqué cette performance hors normes par « l’aspect contra-cyclique de l’industrie pharmaceutique dans les marchés boursiers ».

→ Lire aussi : Performance mensuelle: la Bourse de Casablanca termine juillet en baisse

« Ceci s’applique aussi bien au Maroc qu’à l’international. Il s’agit de dépenses incompressibles pour les États et les ménages », a soutenu M. Zine, relevant que ce constat reste davantage valable lorsqu’il s’agit de traitements de maladies chroniques ou de pathologies lourdes.

Concernant SOTHEMA, l’expert a rappelé que la commercialisation de nouveaux médicaments et la bonne dynamique des exportations ont permis de booster son chiffre d’affaires durant l’année écoulée.

Même son de cloche chez le directeur exécutif de FL Markets (FLM), Farid Mezouar, qui, outre le bon comportement global du secteur pharmaceutique, explique l’envolée du cours de SOTHEMA par deux autres facteurs.

Il s’agit ainsi, selon M. Mezouar, de l’attribution gratuite aux actionnaires de SOTHEMA d’une nouvelle action pour chaque action ancienne en plus de la division par deux la valeur nominale unitaire des actions, soulignant que de telles décisions sont souvent populaires au niveau des actionnaires grâce à l’impact psychologique et à l’amélioration potentielle de la liquidité du titre.

L’autre facteur est le contrat de mise à disposition de l’État marocain des installations de remplissage aseptiques de SOTHEMA pour la fabrication du vaccin anti-Covid19 propriété de Sinopharm, rappelle le directeur de FLM, estimant qu’un tel accord laisse suggérer une compensation financière pour SOTHEMA.

Quid des perspectives ? « Les perspectives sont prometteuses grâce au retour en force de la hausse des dépenses de santé tant au niveau des particuliers que des pouvoirs publics, surtout que ce variant delta a rappelé aux différents acteurs, le caractère quasi-structurel des risques sanitaires avec le besoin important d’investissement dans le secteur de la santé », souligne M. Mezouar.

Pour Kamal Zine, le secteur pharmaceutique national a un rôle majeur à jouer dans les années à venir. « SM le Roi Mohammed VI a lancé le chantier stratégique de la généralisation de l’assurance maladie obligatoire. Le Royaume a besoin d’une implication forte des compagnies pharmaceutiques nationales afin d’accompagner la demande croissante en médicaments, qui résultera de l’élargissement de la couverture médicale à 22 millions de Marocains », a t-il expliqué.

Et de soutenir : »Aujourd’hui, le Maroc produit 60% de ses besoins en médicaments. Ce taux risque de diminuer si les actions nécessaires en matière de production, d’expertise et d’innovation ne sont pas déployées« , a-t-il dit.

Revenant de son côté sur ledit contrat, signé le 05 juillet dernier, M. Zine a estimé que le lancement de projets similaires avec des géants pharmaceutiques européens ou américains est possible dans l’avenir, d’autant plus que la souveraineté sanitaire est un axe stratégique du nouveau modèle de développement.

Le secteur pharmaceutique marocain, estime l’expert, peut également jouer un rôle important dans la diplomatie sanitaire, en appuyant l’engagement du Royaume auprès de ses partenaires africains afin de lutter contre le Covid-19 et d’améliorer l’approvisionnement de l’Afrique en médicaments.

( Avec MAP )

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page