Cette catastrophe de qui est-elle le nom ?

Hassan Alaoui

La pandémie de la Covid-19 est désormais inscrite et gravée au marbre dans le cycle des catastrophes qui ponctuent l’histoire de l’humanité avec une régularité d’horloge. Si ce n’est pas tous les Millénaires, c’est maintenant une fois ou deux dans le siècle, l’apparition d’une apocalyptique epi-demos comme les Grecs l’appelaient. Peste, famine ravageuse, variole, choléra, grippe espagnole ou autre épidémie qui emporte l’époque et ses hommes dans un impitoyable décor de panique et d’angoisse. Timidement entré dans nos sociétés, le virus est en train de les envahir, il circule entre nos jambes, sous nos pieds, toutes les minutes avec un glissement reptilien, ni vu, ni connu. On pensait y venir à bout par la médecine et les médecins, mais voilà qu’ils sont dépassés et désarmés. Et au moment où ces lignes s’écrivent, la plume nerveuse et le cœur battant, non loin peut-être on dénombre décès et cas graves…

Rien ni personne n’est épargné, la condition humaine est la même partout, quel que soit le statut social de l’un ou de l’autre. Le virus nargue avec la même virulence les catégories humaines et frappe indistinctement, dans le tas et sans faire la différence. Bien sûr, on ne cesse de dire , le doigt sur la bouche, qu’aucune personne n’est épargnée et que la prochaine victime est peut-être nous-mêmes ou un des proches. Bon an, mal an notre pays s’est efforcé d’apporter une réponse adéquate à la propagation de ce virus, mobilisant des fonds divers, dont le tout premier lancé par le Roi Mohammed VI qui a servi de déclencheur à d’autres initiatives allant dans le sens d’une vision proactive à la fois pour limiter les effets catastrophiques de la pandémie et sauver l’économie nationale.

L’effet déferlant de la crise sanitaire ayant eu par moments le dessus, le Maroc n’a pas en revanche démérité dans son combat au même titre que les autres pays, pourtant mieux lotis en termes de moyens. Toutes proportions gardées, il est à l’avant-garde de cette guerre mondiale de troisième type. En effet, rien n’est moins sûr que cette tentation de considérer que les puissances dotées de gros moyens échapperaient mieux que nous aux effets de la pandémie.  Celle-ci est à présent la marque d’un siècle en proie à des fléaux dont on ne soupçonnait guère la portée il y a juste dix ou vingt ans.

Comme dans une guerre de tranchées, l’humanité compte ses morts. Elle rebondit puis s’affaisse. Le fléau sanitaire n’en est pas à sa fin. Il va tambour battant, traînant ses bruits et ses  fureurs qui retentissent au grand dam d’innocents. Et comme une spire, il fait le tour du monde, emporte en silence les uns et les autres , vieilles personnes,  jeunes et moins jeunes, enfants même et mute allégrement. Les réseaux sociaux, faute des journaux qui ne peuvent couvrir le spectre total des victimes, ont pris leur place pour nous habituer à ces encadrés noirs et douloureux de plus en plus interpellateurs nous prenant et nous enroulant au cœur de la vague mortifère. De qui donc ce virus est-il  le nom et le nouveau mode vie ?

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