Chakib Benmoussa: La Digitalisation, le grand pari de la réforme éducative
Intervenant lors de la deuxième session des MD Talks, Cycle de conférences de réflexion stratégique africaine et internationale, organisé par Maroc diplomatique, M. Chakib Benmoussa, Ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, a déclaré que la digitalisation est le grand pari pour une réforme éducative.
Après avoir présidé la Commission spéciale sur le Nouveau Modèle de Développement du Maroc ( CSMD), le ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, M. Chakib Benmoussa reconnaît que « les MD Talks sont venus offrir cette opportunité de revenir sur la place de la transition digitale dans la création d’une nouvelle dynamique de développement dans le Royaume, et bien sûr saisir cette opportunité. »
Pour M. Benmoussa, la digitalisation a été une thématique « sous-jacente », évoquée par le rapport sur le NMD, mais « un élément constitutif de l’ADN du modèle de développement ». Celui-ci ayant tracé la feuille de route pour construire le Maroc de demain, il a également déterminé cinq paris pour l’ensemble des parties prenantes. Des paris qui doivent être gagnés selon une approche participative et inclusive.
Si la digitalisation figure parmi ces paris, c’est qu’elle constitue « un levier du changement, car elle est considérée comme étant transformatrice, d’abord de la relation de l’État aux citoyens, de la relation de l’État aux entreprises, et de la relation de l’État à l’ensemble des parties prenantes », a souligné le ministre. Au-delà des solutions innovantes et des opportunités économiques qu’elle offre, la digitalisation permet de réinventer les modes d’interaction entre les différents acteurs institutionnels, privés et de la société civile.
« De par l’accès à l’information et la possibilité de la participation des citoyens qu’elle permet, elle (la digitalisation) est garante de cette appropriation collective » du NMD. En plus, la digitalisation offre d’innombrables possibilités en termes d’accès aux services publics, permettant ainsi leur démocratisation et donc l’émergence d’« une nouvelle forme d’inclusion ».
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En consolidant les principes de transparence et de proximité de l’Administration des citoyens, la digitalisation permet de « recréer des conditions de relation de confiance entre la société et l’État », a affirmé le ministre, notant que tous ces atouts s’inscrivent dans le cadre de l’avancement de la mise en œuvre de « l’ambition nationale, mais aussi d’ouverture sur le monde ». Un progrès au niveau de plusieurs volets dont « tout d’abord le volet lié à l’humain, la compétence, la recherche mais aussi des volets liés à l’infrastructure, à l’environnement et à certains applicatifs qui devraient aider à réellement libérer les énergies ».
Digitalisation et Éducation
Ayant fait le pari de faire avancer la réforme du système de l’éducation, un projet dont l’aboutissement est attendu depuis plus d’une dizaine d’années, le Ministre de l’Éducation nationale ne pouvait s’empêcher de marier, dans son discours, deux thématiques, éléments d’une équation compliquée.
Si l’intégration des nouvelles technologies d’information et de communication a permis la poursuite des cours, garantissant le droit à l’éducation à des milliers d’enfants marocains, la digitalisation de l’école marocaine est un objectif qui n’a tout de même pas été réellement atteint. Ce constat est confirmé par les avis du Conseil supérieur de l’Éducation et corrélé par les données sur la généralisation de l’accès à Internet et aux TIC au Maroc. L’objectif de la digitalisation de l’enseignement pourrait, peut-être, être réalisé une fois que les concertations nationales lancées par le département de M. Benmoussa et l’ensemble des partenaires institutionnels et sociaux auront abouties et qu’une feuille de route sera élaborée.
En tout cas, c’est ce qu’espère le ministre qui estime que ladite feuille de route permettrait de « traduire en opérationnel ce référentiel et un certain nombre de grands principes en mettant l’enfant et l’élève au cœur du système », à travers des outils pertinents qui offrent la possibilité d’« améliorer les pratiques pédagogiques au niveau de la classe pour renforcer la qualité de l’enseignement ».
Bien que le ministre assure que la digitalisation, processus généralisé à différents domaines et dont l’accélération devient de plus en plus urgente, reste en tête des priorités de son département, force est de constater que sur ce volet, plusieurs difficultés structurelles se posent. Et là-encore, la participation du ministre de l’Éducation aux MD Talks, organisés le 27 mai 2022, prend, peut-être, tout son sens !