Covid-19: la course aux vaccins et aux traitements s’accélère dans le monde

Alors que la pandémie liée au coronavirus se propage à une vitesse alarmante dans le monde entier, les chercheurs et laboratoires internationaux se livrent depuis plusieurs semaines à une véritable course contre la montre pour trouver un remède, un traitement ou un vaccin contre la maladie, une effervescence scientifique inédite qui a remis sur le devant de la scène des médicaments déjà autorisés dans d’autres indications, tels que la chloroquine (Nivaquine) et le remdesivir.

Dimanche, un essai clinique européen a été lancé dans au moins sept pays européens pour tester quatre traitements expérimentaux contre le coronavirus, qui va inclure en tout 3.200 patients, a annoncé le ministère de la Santé français.

Les quatre traitements testés à grande échelle seront les molécules suivantes: le remdesivir, le lopinavir en combinaison avec le ritonavir, ce dernier traitement étant associé ou non à l’interféron bêta, et l’hyroxychloroquine, selon un communiqué de l’Inserm, l’organisme qui chapeaute la reherche médicale en France.

Depuis l’apparition du nouveau coronavirus en Chine, le professeur Didier Raoult, directeur de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (Marseille), défend l’usage de la chloroquine contre la maladie.

Evoqués le lundi 16 mars dans une vidéo par ce dernier, les résultats préliminaires semblent spectaculaires: au bout de six jours de traitement par Plaquenil, 25% seulement des patients seraient encore porteurs du virus, la proportion étant de 90% chez ceux ne recevant pas le traitement. La charge virale après six jours serait encore plus basse chez les malades traités en plus par un antibiotique, l’azithromycine.

Si les premiers résultats sont qualifiés de « spectaculaires », des experts souhaitent toutefois étendre les tests de ce médicament à un plus grande échelle. Le ministre français de la santé, Olivier Véran, a donné son autorisation pour qu’un essai plus vaste puisse être initié auprès d’un plus grand nombre de patients.

En Chine, près d’une vingtaine d’essais cliniques sont en cours pour explorer l’efficacité de la chloroquine ou d’un médicament analogue, l’hydroxychloroquine (Plaquenil), chez des patients infectés par le Covid-19, selon le registre chinois des essais cliniques.

Dans le contexte de la propagation du coronavirus, plusieurs essais cliniques sur l’innocuité et l’efficacité des antiviraux et des stéroïdes sont menés en Chine. Le recours aux stéroïdes est courant dans ce pays pour les cas graves.

Pour accélérer ce processus de production des traitements au Covid-19, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé le lancement d’une étude internationale destinée à comparer les essais thérapeutiques.

« Plusieurs petits essais, avec des méthodologies différentes, peuvent ne pas nous fournir les preuves claires et solides dont nous avons besoin pour savoir quels traitements aident à sauver des vies », a expliqué le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’agence onusienne basée à Genève.

C’est pourquoi l’OMS et ses partenaires organisent l’étude « Solidarity trial », dans laquelle certains de ces traitements non testés seront « comparés les uns aux autres ». Elle vise à « générer les données fiables dont nous avons besoin », a-t-il souligné.

Cela étant, un protocole clinique mondial pour la recherche et la hiérarchisation des thérapies est en cours d’élaboration à l’OMS.

S’agissant des médicaments qui sont aujourd’hui testés pour contrer la pandémie du coronavirus, l’OMS fait état de plus de 200 essais évaluant des traitements expérimentaux contre la COVID-19 qui sont effectués en Chine. La phase d’essais cliniques aléatoires pour tester le lopinavir/ritonavir, un antirétroviral actif sur le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), est terminée et les résultats sont attendus dans un délai d’un mois.

D’autres essais pour évaluer l’antiviral remdesivir – un pour les cas légers à modérés et un autre pour les cas graves chez l’adulte – sont en cours de conception, les patients commençant tout juste à être recrutés.

A cet égard, l’OMS a chargé un groupe d’experts indépendants de délibérer sur un candidat thérapeutique potentiel, qui pourrait être évalué plus avant dans le cadre de l’actuelle pandémie de COVID-19.

Parmi les essais pratiqués sur le remdesivir, l’un des plus en pointe est celui mené par les Instituts nationaux de la santé (NIH) des États-Unis, en concertation avec l’OMS.

Sur la base de délibérations d’un groupe d’experts du plan directeur R&D de l’agence onusienne, l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) du NIH américain a développé un protocole, dont la version complète a été ajustée pour faciliter sa mise en œuvre au niveau international.

« Il n’y a pour l’instant qu’un seul médicament dont nous pensons qu’il pourrait avoir une réelle efficacité. C’est le remdesivir », a souligné le directeur général assistant de l’OMS, Bruce Aylward, lors d’une conférence de presse à Beijing, en Chine.

Développé par le laboratoire américain Gilead Sciences, ce traitement antiviral jugé prometteur dans le traitement de patients en Chine pourrait arriver sur le marché dans les prochains mois.

Quant à la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, de type ibuprofène, susceptibles selon les scientifiques d’aggraver les effets du coronavirus, l’OMS s’est déclarée consciente des préoccupations concernant l’utilisation de ces médicaments pour le traitement de la fièvre chez les personnes atteintes de COVID-19. Dans l’immédiat, elle s’emploie à recueillir des preuves supplémentaires sur cette question avant de faire une recommandation formelle.

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