Enseignants contractuels VS Ministère de l’Education : le feuilleton continue
Cela fait presque un an depuis le début de la grogne des enseignants contractuels. Aujourd’hui encore, ils continuent à s’accrocher et disent ne rien lâcher. Leur ultime revendication : l’ « intégration inconditionnelle » dans la fonction publique auprès du ministère de l’Éducation nationale. Le dossier stagne toujours et aucune issue ne semble être en perspective pour le moment.
On ne le sait que trop bien : l’école publique marocaine souffre et ses maux sont indénombrables. Le blocage du dossier des enseignants recrutés par contrat auprès des Académies Régionales d’Éducation et de Formation (AREF) ne fait que compliquer la situation davantage. Les premières victimes sont surtout les élèves et les étudiants.
La coordination nationale, s’exprimant au nom de ces enseignants, nous a expliqué que ces derniers n’ont pas été sollicités par le ministère de tutelle pour entamer des pourparlers et tenter de trouver d’éventuels terrains d’entente. Rappelons que depuis février dernier, les deux parties ne se sont mises à table que trois fois pour discuter du dossier revendicatif, soit le 13 avril, le 10 mai et le 1er novembre.
Pour ces protestataires, « les propositions devraient émaner du département de l’Education et non pas le contraire. En attendant que des actions concrètes voient le jour pour trouver des solutions, nous allons continuer de marcher pour notre cause et d’organiser des grèves », nous confie un membre de la coordination nationale.
Dans le même registre, ces enseignants réitèrent leur engagement dans ce combat et prévoient de tenir une grève de quatre jours du 19 au 22 février, ainsi que des marches régionales attendues, le 20 février, dans quatre villes, à savoir Inzegane, Marrakech, Fès et Tanger, d’après un communiqué rendu public récemment.
Par ailleurs, les enseignants des académies lancent un appel aux nouveaux enseignants de la promotion 2020 pour qu’ils prennent part aux marches régionales.
Jusqu’à quand pourriez-vous tenir le coup ? Nous avons posé la question à un porte-parole de la coordination, qui nous a répondu en toute assurance : « Nous n’avons pas l’intention de baisser les bras tant que les responsables n’ont toujours pas répondu à nos doléances ».
Notons que l’année écoulée était marquée par un mouvement de grève sans précédent. Depuis le 20 février dernier, plusieurs grandes manifestations ont été organisées dans différentes villes du Maroc, et certaines d’entre elles ont fini par des affrontements entre manifestants et forces de l’Ordre, faisant plusieurs blessés.
Pour rappel, ce système de recrutement des enseignants a été adopté dans le cadre du plan de la régionalisation avancée. Le ministère de l’Education avait délégué, en 2016, le recrutement des enseignants aux AREF, structures publiques qui bénéficient d’une indépendance financière et administrative.