Entre le Maroc et le Brésil, une interdépendance économique érigée en socle de relations pérennes

Par Khalid ATTOUBATA

Liés par des relations diplomatiques immuables de plus de 60 ans et de liens humains qui remontent jusqu’à la découverte du sous-continent, le Maroc et le Brésil sont parvenus à fructifier un rapprochement politique qui fait fi de la distanciation géographique et érige la coopération économique en un gage de pérennité de leur partenariat multiforme.

Depuis la visite de SM le Roi Mohammed VI en 2004, le partenariat du Maroc avec ce pays de 215 millions d’habitants, première économie latino-américaine, a pris un véritable élan à la faveur de plusieurs accords signés dans différents domaines et du commerce qui prospère entre les deux pays.

Le vice-président brésilien, Geraldo Alckmin, s’est félicité récemment de ce partenariat, se disant confiant à l’égard du potentiel de développement de la coopération économique entre les deux pays.

« Je pense qu’il existe un grand potentiel pour accroitre davantage le commerce bilatéral et renforcer notre partenariat dans des domaines d’intérêt commun, tels que les énergies renouvelables« , a écrit M. Alckmin sur son compte Twitter.

« Le Maroc est le deuxième partenaire commercial du Brésil sur le continent africain et un important fournisseur d’engrais pour notre agro-industrie« , a-t-il souligné, en référence aux échanges commerciaux qui ont explosé ces dernières années pour atteindre 3 milliards de dollars en 2022.

Les chiffres du premier trimestre de cette année ne font que consolider cette tendance : les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 641,65 millions de dollars, marquant un bond de 37,16% par rapport aux trois premiers mois de 2022.

Lire aussi : Maroc-Brésil : les échanges commerciaux en hausse de plus de 37 % au premier trimestre

Les exportations marocaines vers le Brésil ont atteint 333,81 millions de dollars au cours du premier trimestre, soit une hausse de 49,31% par rapport à 2022 (223,56 millions), selon des données recueillis auprès du ministère brésilien du développement, industrie, commerce et services, qui fait état d’un excédent commercial en faveur du Maroc de 26 millions de dollars.

Néanmoins, comme souligné par le vice-président brésilien, la coopération économique est appelé à être élargie à d’autres domaines à grande valeur ajoutée pour les deux pays, puisqu’actuellement, le commerce est axé sur les segments traditionnels des deux partenaires. La logistique maritime, la sécurité alimentaire, les énergies renouvelables, l’industrie minière décarbonée et les bio-carburants ne sont que quelques-uns des secteurs en prospection.

Dans la foulée d’une consolidation continue des échanges commerciaux depuis 2016, l’entente politique s’est raffermie sous les présidents de différents bords qui se sont succédé au Brésil.

Tamer Mansour, Secrétaire général de la Chambre de commerce arabo-brésilienne, avait estimé dans une interview à la MAP qu’ »en matière de commerce, on assiste à une dynamique de maturation dans les relations entre le Brésil et le Maroc, grâce notamment à un travail de rapprochement politique entre les deux pays”.

Commentant les récents chiffres sur les échanges commerciaux entre les deux pays, l’expert brésilien en géopolitique et relations internationales, Marcus Vinicius de Freitas, explique cette prospérité du commerce bilatéral par l’excellence des relations bilatérales, basées sur le respect mutuel et le pragmatisme.

Selon le Senior Fellow au think thank Policy Center for the New South (PCNS) et professeur invité à la China Foreign Affairs University, « le Maroc, un partenaire fiable et stable, offre au Brésil d’immenses opportunités d’ouverture sur le continent africain« .

Le Royaume, a-t-il ajouté, revêt un caractère stratégique également pour être un fournisseur de choix d’engrais pour le Brésil, dont l’économie reste assez dominée par l’activité agroalimentaire.

Au vu de ce panorama encourageant, les deux pays nourrissent des perspectives prometteuses sous le gouvernement de Lula Da Silva, qui a reçu le 1er janvier le Chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch représentant SM le Roi à la cérémonie d’investiture.

Les derniers accords signés par les deux pays, dont celui de coopération dans le domaine de défense, adopté fin mai dernier par le Parlement, sont susceptibles de maintenir cet élan de coopération et d’entente entre deux pays engagés à tirer le meilleur de leurs atouts et potentialités, et des opportunités offertes pour leurs régions respectives.

Avec MAP

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