Entre Moscou et Pékin, l’Algérie cherche des alliés face au Maroc

Du 17 au 22 juillet, le président algérien Abdelmadjid Tebboune effectuera une visite officielle en Chine, après avoir séjourné en Russie le mois dernier. Ce déplacement s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations et de la coopération économique entre les deux pays, selon le ministère algérien des Affaires étrangères. Mais il révèle aussi les ambitions de l’Algérie de rejoindre les BRICS, un bloc économique composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, où elle peine à se faire une place.

Lors de sa visite à Moscou du 13 au 15 juin, le président Tebboune a signé plusieurs accords avec son homologue Vladimir Poutine, portant notamment sur les domaines militaire et énergétique. Il a également participé au Forum économique international à Saint-Pétersbourg. Selon des experts, cette visite visait surtout à obtenir le soutien de la Russie pour intégrer les BRICS, un projet que l’Algérie caresse depuis plusieurs années.
Mais pour y parvenir, l’Algérie devra convaincre la Chine, qui est le principal moteur économique du bloc. C’est pourquoi le président Tebboune se rendra à Pékin, après avoir reporté à plusieurs reprises sa visite en France, qui n’a toujours pas été fixée. Les relations entre Paris et Alger sont marquées par des tensions liées au passé colonial, à la question migratoire ou à la situation au Sahara. Le président Tebboune a néanmoins affirmé que les liens entre les deux pays sont “excellents” et qu’il espère pouvoir se rendre à Paris prochainement.
La visite en Chine s’inscrit dans la continuité de la politique étrangère algérienne, qui privilégie le camp de l’Est mené par Pékin et Moscou. Selon des analystes, l’Algérie cherche à réduire son retard militaire avec le Maroc et à contrer ses intérêts nationaux, notamment sur son intégrité territoriale. L’Algérie souhaite également renforcer ses échanges économiques avec la Chine, alors qu’elle traverse une crise financière due à sa dépendance aux hydrocarbures.
Pour atteindre ces objectifs, l’Algérie devra mettre la main à la poche et offrir des avantages économiques à la Chine, comme elle l’a fait avec la Russie. Elle espère ainsi obtenir plus d’armements chinois, notamment des drones, pour combler son déficit face au Maroc, qui dispose d’un arsenal moderne grâce à ses partenariats avec les États-Unis et Israël. Elle devra également répondre à une série de critères pour intégrer les BRICS, notamment en matière de croissance, de produit intérieur brut et de réformes économiques.
Un autre dossier qui sera probablement abordé lors de la visite est celui du Sahara marocain. L’Algérie mène une politique hostile contre le Maroc sur cette question depuis des décennies, tentant de l’impliquer à chaque occasion diplomatique. L’Algérie veut aussi créer un bloc anti-marocain dans de nombreuses organisations internationales et régionales. Cependant, la Chine a toujours plaidé pour un règlement politique de ce différend.

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