FANAF : Le marché marocain des assurances en pleine euphorie

Depuis l’indépendance du Maroc, le marché national des assurances ne cesse de se transformer et d’accompagner la formidable mutation de l’économie et l’évolution de la structure sociale du pays, indique le dernier bulletin (février) de la Fédération des Sociétés d’Assurance de Droit National Africaines (FANAF). Ce document distribué mardi à Abidjan, à l’occasion de la tenue de la 40è assemblée générale annuelle de la FANAF, consacre un dossier spécial au secteur marocain de l’assurance, intitulé : « le Maroc, un marché en pleine euphorie : Rêve de conquête au plan continental et mondial ». 

Cité dans ce dossier, Bachir Baddou, directeur général de la Fédération Marocaine des Sociétés d’assurances et de réassurances, laisse savoir qu’avec 3,2 milliards de dollars US de primes émises à fin 2015, le Royaume continue d’occuper le deuxième rang africain derrière l’Afrique de sud, notant que ce marché est en « pleine euphorie ».
Et de poursuivre que ce positionnement est ainsi, le fruit d’un long processus d’évolution et de transformation qui s’est accéléré ces dix dernières années, et dont le prolongement naturel, est l’installation d’acteurs nationaux dans plus d’une vingtaine de pays africains.

Dans la foulée, M. Baddou donne un aperçu historique détaillé sur les différentes phases d’évolution et de développement du secteur des assurances au Maroc, mettant l’accent sur la mise à niveau de ce secteur, avec l’avènement d’un nouveau code des assurances en 2002. Il a, en outre, loué l’intérêt tout particulier qui a été accordé au renforcement du contrôle de la solvabilité des entreprises d’assurances, ainsi qu’à la modernisation du cadre de distribution, avec notamment l’octroi du statut de courtier aux banques et à la poste pour les assurances de personnes, notant que cette mesure va entraîner un formidable développement de l’assurance vie.

Et d’ajouter que dès le début des années 2000, les entreprises d’assurances marocaines, ont atteint une certaine taille et une solidité financière qui va les pousser à regarder au-delà de leurs frontières naturelles pour consolider leurs connaissances et continuer à se développer.
« Parallèlement à ces évolutions, le Maroc, sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, connaît un essor sans précédent, les villes se transforment, les infrastructures de base se modernisent avec une politique de grands travaux. De grands noms de l’industrie mondiale s’installent dans des secteurs aussi divers que variés : automobiles, aéronautique, industrie de transformation, services », a-t-il rappelé.
Un tel essor profite tout naturellement au secteur de l’assurance auquel se présente autant de nouvelles opportunités d’affaires sans compter le développement social induit par l’émergence économique améliorant ainsi le pouvoir d’achat des citoyens, explique-t-il.

Bachir Baddou a fait savoir, à ce propos, que le taux de pénétration de l’assurance a atteint dans la fin de 2014, le chiffre de 3,2 pc du PIB, relevant que le marché marocain des assurances compte aujourd’hui 18 acteurs, dont 8 généralistes, trois sociétés spécialisées, deux réassureurs et quelques assureurs crédit. Il a estimé que cette stratégie est parfaitement alignée avec la politique africaine lancée par SM le Roi Mohammed VI, qui place la coopération sud- sud et le co-développement comme un véritable projet de règne.

Il s’est félicité que les trois plus grandes banques marocaines sont aujourd’hui présentes dans une trentaine de pays africains jouant les premiers rôles à l’échelle continentale, à l’instar d’autres entreprises opérant dans les télécoms, l’immobilier, l’eau, l’électricité et bien d’autres encore. De même qu’il a cité des exemples de groupes opérant dans le domaine des assurances notamment SAHAM qui, avec l’acquisition de Colina et la création d’autres sociétés, se présente comme l’un des plus grands groupes continentaux d’assurances.
« Ce mouvement d’internationalisation est naturel et inéluctable compte tenu de la taille des assureurs marocains qui ne peuvent accélérer leur croissance que par la recherche de relais dans les pays subsahariens », a-t-il dit.

Il a tenu également à préciser qu’à la différence de plusieurs acteurs occidentaux de l’assurance, les opérateurs marocains s’installent non pour accompagner les investissements des entreprises « concitoyennes » en terre étrangère, mais pour dupliquer une expérience réussie au profit des populations et des entreprises des pays d’accueil. A ses yeux, il s’agit d’un co-développement profondément enraciné dans les habitudes des pays africains frères en utilisant avant tout, les ressources humaines locales et en développant une offre de service en lien direct avec les besoins et les spécificités du pays concerné.

A noter que le Maroc est représenté à la 40è assemblée générale annuelle de la FANAF (15 au 18 février), par une importante délégation composée notamment de responsables, professionnels et experts dans le domaine de l’assurance et de la réassurance. Près de 1.000 délégués en provenance d’une trentaine de pays participent à ce conclave, placé sous le thème « l’assurance africaine au cœur de l’émergence économique ».

Au menu de cet événement organisé en partenariat avec l’association des sociétés d’assurance de Côte d’Ivoire (ASACI), figurent plusieurs panels et ateliers thématiques.

Maroc Diplomatique avec MAP

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