France : Macron procède à un léger remaniement

Le chef de l’Etat français semble, pour la première fois, reconnaître qu’il n’a pas la clé pour s’extirper du labyrinthe dans lequel l’enferme depuis un an la perte de la majorité absolue à l’Assemblée nationale, écrit vendredi le journal « Le Monde » dans son éditorial.

« L’évitement pratiqué depuis le début de la semaine par Emmanuel Macron, qui d’ordinaire se positionne à l’avant-garde, pose question », observe l’éditorialiste, notant que le chef de l’Etat n’aura cessé, cette fois, de se tenir en retrait, comme s’il n’était pas vraiment preneur de la séquence.

Quatre mois après l’adoption de la très controversée réforme des retraites qui a fragilisé l’exécutif, l’Elysée a annoncé, jeudi, un modeste remaniement du gouvernement français pour relancer le second quinquennat d’Emmanuel Macron, très délicat, en actant l’entrée de huit nouveaux membres d’un gouvernement comptant 41 ministres au total.

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« De la baisse des dépenses publiques à l’urgence écologique, en passant par la demande d’autorité républicaine ou encore par les pressions de la droite et de l’extrême droite sur le dossier migratoire », on mesure déjà « l’ampleur des problèmes » que l’équipe de la cheffe du gouvernement, Elisabeth Borne, aura à affronter à la rentrée, souligne le quotidien sous le titre “l’étrange remaniement”, ajoutant qu' »on ne voit pas, en revanche, par quel versant elle va attaquer la montagne, faute d’une parole présidentielle claire ».

Macron a certes conforté Elisabeth Borne au terme des « cent jours », décrétés après la crise des retraites pour permettre au pays de revenir au calme, « mais seulement du bout des lèvres », puis il a minimisé la portée de ce remaniement qualifié par ses proches de « simple ajustement », pour remettre à la fin de l’été l’élaboration d’une feuille de route précise, relève la publication.

Emmanuel Macron, dont le gouvernement ne dispose toujours pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale, a connu un début de second quinquennat très chaotique. Sa très décriée réforme des retraites, adoptée finalement le 20 mars sans vote, a poussé chaque semaine pendant plusieurs mois au moins des centaines de milliers de personnes dans les rues.

Fin juin, Nahel, 17 ans, était ensuite tué à bout portant par un policier lors d’un contrôle routier. S’en sont suivies des émeutes et violences urbaines dans 500 communes aux quatre coins de l’Hexagone.

Avec MAP

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