Grève partielle des salariés de l’ANAM pour réclamer de meilleures conditions de travail

Les salariés de l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) ont décidé de se mobiliser pour faire entendre leurs revendications. Ils entameront demain, mardi 13 février, une grève partielle d’une demi-journée, à partir de midi, après avoir manifesté leur mécontentement lundi dernier devant le siège de l’agence.

Selon le bureau syndical de l’ANAM, affilié à l’Union marocaine du travail (UMT), cette grève vise à exiger la révision des statuts des salariés de l’agence et l’amélioration de leurs conditions financières. Les grévistes réclament notamment le versement d’une indemnité de risques professionnels de manière rétroactive, depuis leur recrutement à l’agence, afin de réparer l’injustice dont ils se disent victimes depuis 2003. Ils demandent également de bénéficier d’une indemnité de risques professionnels d’une valeur de 3.000 dirhams net par mois, pour toutes les catégories, à compter de janvier 2023. Le bureau syndical affirme qu’il poursuivra ses actions de protestation jusqu’à la satisfaction de toutes les revendications légitimes de ses adhérents et la fin de la discrimination et de la marginalisation dont ils souffrent.

Cette grève intervient dans un contexte de profonde réforme du système de santé au Maroc, qui prévoit la disparition prochaine de l’ANAM, selon les dispositions de la loi-cadre 06-22, promulguée en décembre 2022. Cette loi-cadre prévoit, en effet, la création de la Haute Autorité de la Santé (HAS), qui sera désormais en charge d’encadrer techniquement l’assurance maladie obligatoire, d’accréditer les établissements de santé publics et privés, d’arbitrer les litiges entre les professionnels de la santé et d’évaluer la qualité des services rendus aux usagers. Elle aura également un rôle consultatif sur les politiques publiques dans le domaine de la santé et contribuera à l’élaboration de guides de formation et de bonnes pratiques médicales.

Or, juste après l’adoption du projet de loi portant création de la HAS en conseil de gouvernement, le personnel de l’ANAM a saisi le chef de l’Exécutif, le ministre de la Santé et la ministre de l’Économie et des finances, les appelant à engager un débat sur la mise en place d’un cadre et d’une vision pour le déploiement des ressources humaines qui seront chargées de la mise en œuvre du chantier de la réforme de la Santé. Les salariés de l’ANAM craignent, en effet, de perdre leurs acquis sociaux et professionnels et de subir une précarisation de leur situation, en l’absence de garanties sur leur avenir au sein de la nouvelle structure.

L’ANAM est un établissement public, qui a pour mission de gérer le régime d’assistance médicale (RAMED), de contribuer au développement de la couverture médicale de base (CMB) et de participer à la régulation du secteur de la santé. Elle compte environ 500 salariés, répartis entre le siège à Rabat et les directions régionales. Selon le rapport d’activité de l’agence pour l’année 2022, l’ANAM a réalisé un chiffre d’affaires de 3,7 milliards de dirhams, en hausse de 8,5% par rapport à 2021, et un résultat net de 52 millions de dirhams, en baisse de 23,5% par rapport à 2021. L’agence a également géré plus de 18 millions de bénéficiaires du RAMED et plus de 11 millions de bénéficiaires de la CMB.

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