La Libye célèbre le dixième anniversaire de la révolution

Février 2011, les Libyens descendent dans les rues de Benghazi, puis de Tripoli, pour se révolter contre le régime de Kadhafi. Des manifestations d’abord pacifiques qui peu à peu vireront au bain de sang après de violentes répressions. Depuis, l’ancien pays le plus riche du continent s’est transformé en tas de ruine et tente de se reconstruire après une décennie de crise.

La Libye célèbre le dixième anniversaire de la révolution libyenne de 2011, à cet effet, une flamme a été allumée mardi soir sur la place des Martyrs, en présence de Fayez al-Sarraj, chef du Gouvernement d’union nationale (GNA). Mais le pays reste miné par la crise et des conflits successifs qui ont duré plus de dix années…

« Mouammar Kadhafi n’exerce pas de fonction dont il peut démissionner, il n’est ni président ni chef d’Etat, il est le guide de la révolution, il restera jusqu’à la mort » disait « le guide », peu de temps avant sa chute. La guerre civile éclate à Benghazi, et gagne peu à peu l’ensemble du pays, où les rebelles seront vite évincés par le régime en place. Quelques mois après, l’OTAN interviendra pour sauver les civils et ce, en autorisant l’usage de la force. Suite à cette intervention, Misrata tombera sous les mains des rebelles et la guerre se poursuivra alors que Kadhafi est en fuite, à Syrte, sa ville natale, où il trouvera la mort en octobre 2011.

Depuis, la crise libyenne perdure, malgré multiples tentatives par la communauté internationale de solutionner un conflit qui oppose depuis 2015, d’une part le maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est soutenu par la Russie, l’Egypte, les Etats-Unis ou encore les Emirats, et d’autre part, le Gouvernement d’Union Nationale basé à Tripoli sous l’autorité de Al-Sarraj et reconnu par l’ONU.

10 ans après, quelles perspectives ?
Certains ont perdu espoir en toute résolution de ce conflit interminable. D’autres, à l’instar du Maroc, continuent de jouer les médiateurs et semblent récolter les fruits de leurs engagements. Les deux partis signent un accord de cessez-le-feu en octobre 2020 et semblent avoir retrouvé le chemin du dialogue, peu de temps après leur rencontre à Bouznika. Début février 2021, à Genève, les représentants politiques libyens ont voté pour un gouvernement de transition, donnant la victoire à Abdel Hamid Dbeibah comme Premier ministre intérimaire, à la grande surprise de tous. Il avait occupé un poste stratégique sous Kadhafi. Il succède ainsi à Sarraj, et a pour mission de consolider la sortie de crise en vue des prochaines élections de décembre. Si les observateurs restent perplexes quant à une sortie de crise, les Libyens semblent enthousiastes, notamment depuis que Haftar a exprimé son soutien au successeur de Sarraj, lui assurant vouloir œuvrer pour la paix.

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