Le budget de la pédopsychiatrie pointé du doigt en France

L’argent dépensé par la France dans le domaine de la pédopsychiatrie – trois milliards d’euros par an – « pourrait être mieux utilisé », selon un récent rapport de la Cour des comptes.

Dans son rapport, relayé récemment par la presse locale, la Cour des comptes estime que la pédopsychiatrie en France pourrait être mieux financée, appelant à une « réorganisation » du secteur.

D’après les magistrats, cela passe par un recrutement de nouveaux médecins spécialisés, pour prendre en charge les enfants et adolescents souffrant d’un trouble psychique, c’est-à-dire une affection perturbant la santé mentale et pouvant prendre des formes et des expressions très différentes.

Avec la crise du Covid-19, les besoins ont augmenté fortement mais l’offre de soin reste « inadaptée », d’après la juridiction financière, qui suggère de valoriser la filière pédopsychiatrique pour attirer les étudiants en médecine, et de former l’ensemble des médecins de ville à la pédopsychiatrie.

Une autre suggestion de la Cour concerne la création de maisons de l’enfance et de l’adolescence, particulièrement dans les zones qui en sont dépourvues. Celles-ci permettraient d’orienter les familles, et de laisser du temps et des moyens aux centres médicaux psychologiques – actuellement débordés – pour traiter les cas les plus sévères.

Aussi, les magistrats préconisent, en cas de crise, l’intervention d’équipes mobiles pour ne pas engorger les urgences car les hôpitaux manquent de lits en pédopsychiatrie.

En France, 1,6 million d’enfants et d’adolescents souffrent d’un trouble psychique, dont 600.000 à 800.000 de troubles plus sévères, selon les estimations de la Cour, qui relève que 750.000 à 850.000 enfants et adolescents bénéficient actuellement de soins prodigués en pédopsychiatrie par des professionnels spécialisés.

D’après elle, l’écart entre les besoins et l’offre disponible dans l’Hexagone montre les difficultés structurelles d’accès à l’offre de soins (manque de soins de première ligne adaptés à la diversité des troubles, insuffisante gradation des soins psychiques infanto-juvéniles, inégalités territoriales de santé).

Dans les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), 13% environ des enfants et des adolescents présentent au moins un trouble psychique.

Avec MAP

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