Le Danemark compte révoquer les passeports des jihadistes
Le gouvernement danois et le Parti du peuple danois (DF) ont convenu jeudi de nouvelles mesures qui permettront aux autorités de révoquer leurs passeports aux personnes qui se seraient battues pour des groupes jihadistes à l’étranger.
Les nouvelles mesures prévoient un processus administratif permettant de révoquer les passeports sans passer par les tribunaux, a annoncé le ministère de l’Immigration et de l’Intégration.
« Ces personnes sont allées lutter contre la démocratie, la liberté et tout ce que le Danemark défend, et elles n’appartiennent pas au Danemark », a soutenu la ministre en charge, Inger Støjberg.
Outre la nouvelle disposition sur les passeports, le gouvernement et son allié parlementaire, DF, ont convenu de modifier les règles de citoyenneté.
Selon la nouvelle disposition, la citoyenneté ne sera pas automatiquement accordée aux enfants nés de mères danoises s’ils sont à l’étranger dans le but de se battre pour des groupes jihadistes, tels que l’organisation dite « État islamique ».
Cela signifie que les enfants nés dans des régions où il est illégal de voyager n’auront pas automatiquement droit à la citoyenneté danoise si leurs parents sont entrés illégalement dans le pays ou la région en question.
→ Lire aussi : Facebook renonce à la création d’un centre de données au Danemark
« Leurs parents ont tourné le dos au Danemark, il n’y a donc aucune raison pour que leurs enfants soient des citoyens danois », a expliqué Mme Støjberg.
Bien que l’accord soit actuellement soutenu par une majorité au parlement, il ne peut être adopté qu’après les élections générales, qui doivent avoir lieu au plus tard en juin.
L’agence danoise de renseignements PET a estimé que 150 personnes ont voyagé du Danemark en Irak ou en Syrie depuis 2012 pour participer aux combats dans ces pays. Environ un tiers d’entre eux sont rentrés au Danemark.
PET a également indiqué que « certaines femmes qui ont voyagé dans les zones concernées ont emmené des enfants avec elles dans des zones de conflit et certaines ont eu des enfants pendant leur séjour ».
Une quarantaine de combattants danois se trouvent toujours dans des zones de conflit, dont 10 en prison, a déclaré le ministre de la Justice, Søren Pape Poulsen, lors d’une audition parlementaire mercredi.