Défenseur des océans, le Maroc appelle les autres pays à adhérer à l’initiative de la « Ceinture Bleue »
Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Aziz Akhannouch, a réitéré, lundi à Nairobi, l’appel lancé par le Maroc à l’ensemble des pays soucieux de la durabilité des océans à adhérer à l’initiative de la Ceinture Bleue (The Bleue Belt), lancée par le Royaume lors de la COP22, en tant que piste d’action réaliste et contribution concrète au débat.
« Le Maroc appelle vivement à l’adhésion de tous les pays et organisations soucieux de la problématique de la durabilité des océans, à cette initiative qui compte parmi ses objectifs la protection de 10 pc de la surface des océans par des Aires marines protégées, la restauration des habitats et fonds marins dégradés et l’émergence de flottes de bateaux de pêche de nouvelle génération plus écologiques », a souligné Akhannouch lors de la conférence de haut niveau sur l’économie bleue durable, dont les travaux ont été ouverts par le président kényan Uhuru Kenyatta.
Il a expliqué que la Ceinture bleue se veut une plate-forme collaborative fédérant les acteurs étatiques et non étatiques pour la conception, le financement et la mise en oeuvre de nouvelles activités économiques durables liées à l’économie bleue. Akhannouch a saisi cette occasion pour réitérer l’engagement indéfectible du Maroc en faveur de l’émergence d’une économie bleue durable.
« Ce qui nous rassemble aujourd’hui, c’est une volonté commune de s’engager sur la voie de l’action en faveur d’une économie bleue durable« , a soutenu le ministre.
Il a rappelé, dans ce cadre, le message adressé par SM le Roi Mohammed VI au « Sommet africain de l’action« , tenue en marge de la COP22 à Marrakech et dans lequel le Souverain a notamment appelé à « dessiner une Afrique résiliente aux changements climatiques, une Afrique qui s’engage résolument sur la voie du développement durable« .
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« C’est une Afrique qui utilisera ses ressources de manière optimale, en respectant les équilibres environnementaux et sociaux », avait souligné SM le Roi dans son message. Akhannouch a soutenu, à ce propos, que ces préoccupations sont au coeur de la stratégie africaine du Royaume du Maroc, qu défend pleinement sa vocation africaine et s’engage fermement sur la voie de la durabilité.
Le ministre a tenu à rappeler que le secteur de la pêche fait vivre environ 3 millions de personnes au Maroc, ajoutant qu’au regard des grands enjeux liés au secteur, le développement durable de l’économie océanique a été au centre des préoccupations du Maroc lors de l’élaboration en 2009 de la stratégie Halieutis, un plan dédié au secteur de la pêche maritime et dont les réalisations sont concluantes et encourageantes.
Parmi les réalisations de la stratégie Halieutis, le ministre a notamment cité le renforcement notable de la recherche scientifique, la gestion durable de 95 pc des pêcheries et la mise en place d’aménagements aquacoles régionaux. Akhannouch s’est dit, par ailleurs, persuadé que réussir l’économie bleue nécessite une évolution plus favorable de l’environnement international, avec de nouvelles formes de solidarité et de coopération fondées sur une approche partenariale et innovante et une responsabilité partagée de l’ensemble des Nations.
Le Maroc est présent en force à cette conférence par une délégation conduite par Akhannouch et composée notamment du ministre délégué chargé de la coopération africaine, Mohcine Jazouli, l’ambassadeur du Maroc au Kenya, El Mokhtar Ghambou, le directeur de l’Institut National de Recherche Halieutique, Abdelmalek Faraj et la directrice de l’Agence nationale du développement de l’Aquaculture, Majida Mâarouf.
Placée autour du thème « L’économie bleue et le programme 2030 pour le développement durable« , la conférence se concentrera sur les nouvelles technologies et l’innovation pour les océans, les mers, les lacs et les rivières ainsi que les défis que posent ces ressources et les énormes opportunités qu’elles présentent pour l’humanité.
Pas moins de 14.000 accréditations pour les délégués gouvernementaux, les experts et les représentants des ONG, des médias et de la société civile de 181 pays, dont le Maroc, ont été accordées par les organisateurs de cette grande manifestation qui se tiendra au Centre International de Conférence à Nairobi, apprend-on sur le site officiel de la conférence.
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Outre les deux concepts piliers : «durabilité, changement climatique et contrôle de la pollution» et «production, croissance économique accélérée, emploi et réduction de la pauvreté», la conférence devra discuter de plusieurs sous-thèmes ayant trait notamment au «transport et connectivité mondiale», «emploi, création d’emplois et éradication de la pauvreté», «villes, divertissement touristique et économie bleue», «énergie, ressources minérales et développement durable», «gestion et maintien de la vie marine, conservation et activité économique durable» et «action pour le climat, agriculture et océans».
Dans le cadre des séances plénières ou des ateliers, les participants devront se pencher sur les moyens permettant de changer de stratégie à long terme pour renouer avec un modèle de développement soutenable, qui fasse le lien entre les différentes activités et secteurs économiques exercés sur les zones marines et côtières, et qui permette dans le même temps d’améliorer le bien-être et de restaurer l’équité sociale tout en préservant l’environnement.
Le tourisme, les transports maritimes, la pêche et l’aquaculture, la production d’énergie doivent ainsi évoluer vers des modèles durables. La transition vers l’économie bleue vise, selon les experts, à promouvoir un autre modèle de développement intégrant les capacités de charge du milieu naturel, en limitant les prélèvements et les déchets, en réduisant l’empreinte carbone du secteur maritime et en proposant bien être et travail décent.
Les participants auront aussi la lourde tache d’identifier clairement les voies et moyens du succès de l’économie bleue ainsi que les partenariats qui à tous les niveaux permettront d’y contribuer.
L’économie bleue conçoit les océans et les eaux intérieures comme des «espaces de développement» où l’aménagement du territoire englobe la conservation, l’utilisation durable, l’extraction des ressources pétrolières et minières, la bioprospection, la production d’énergie durable et le transport maritime. Elle comporte plusieurs composantes, dont les industries maritimes traditionnelles que sont la pêche, le tourisme et les transports maritimes, mais aussi des activités nouvelles ou émergentes, comme les énergies maritimes renouvelables, l’aquaculture, les activités extractives sur les fonds marins, la biotechnologie marine et la bioprospection.