Le Maroc prêt à intégrer les chaînes de valeur mondiales

Lancé  en  2007  par  S.M.  le Roi Mohammed VI pour contribuer à éclairer les prises de décision par les autorités, l’Institut Royal des Études Stratégiques estime que le pays dispose de plusieurs avantages comparatifs qui lui permettraient de devenir un important acteur dans des secteurs en plein essor, à l’échelle mondiale, comme l’électricité verte, l’industrie pharmaceutique et l’industrie ferroviaire.

L’industrie navale, l’industrie ferroviaire, l’électricité verte, la chimie verte, l’industrie pharmaceutique, la logistique et le transport, l’artisanat et l’art culinaire sont les secteurs stratégiques que le Maroc gagnerait à promouvoir à l’avenir pour mieux s’intégrer dans les chaînes de valeurs mondiales et engranger des gains supplémentaires, en matière de développement économique et social, selon un rapport, publié le 10 avril, par l’Institut Royal des Études Stratégiques (IRES).

Intitulé « L’avenir des métiers mondiaux du Maroc », le rapport précise que l’identification de ces nouveaux secteurs s’est basé sur un scanning d’un spectre de nouveaux métiers mondiaux potentiels qui tient compte des avantages comparatifs du Maroc, du poids de ces secteurs dans les échanges mondiaux et des évolutions géostratégiques. Elaboré avec le concours du Cabinet de Conseil McKinsey, ce plan avait alors identifié six « métiers mondiaux » à développer : l’aéronautique, l’automobile, l’électronique, l’offshoring de services, l’agroalimentaire et le textile & cuir.

Le rapport note dans ce cadre que le Maroc a réalisé des performances remarquables dans certains de ces secteurs comme l’industrie automobile et l’aéronautique, même si des goulets d’étranglement liés essentiellement au capital humain et la recherche & développement sont rapidement apparus dans les secteurs à haute intensité technologique.

Face à ces mutations, les chercheurs de l’Institut Royal des Études Stratégiques se sont basés sur une collecte documentaire, des entretiens avec des experts et la réalisation d’une analyse SWOT (acronyme de Strengths – Weaknesses – Opportunities – Threats/Menaces – Opportunités – Forces – Faiblesses ) pour explorer des gains potentiels résultant de la promotion d’autres métiers mondiaux et/ou régionaux, surtout dans le contexte de l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Sept secteurs ont été ainsi identifiés.

Capitaliser sur les avantages comparatifs

Le rapport souligne que le Maroc est en mesure de prendre une position de leader régional dans le domaine de l’industrie navale alors que l’Agence Nationale des Ports (ANP) s’apprête à lancer de nouveaux chantiers navals à Safi, Jorf-Lasfar, Kénitra, Nador et Dakhla et à réhabiliter des chantiers moins récents comme celui de Tan-Tan et d’Agadir.

Fort de son réseau portuaire et de ses projets de construction de nouveaux chantiers navals, le pays pourrait saisir l’opportunité de la hausse de démolitions de navires dans le futur, suite aux exigences de construction propre et de consommation énergétique verte, et la hausse prévue de la demande de l’Afrique de l’Ouest, de l’Europe et d’Amérique du Nord en ce qui concerne le démantèlement de petits navires pour une extension de l’activité vers des navires de gros tonnage.

Dans le domaine de l’industrie ferroviaire, le Maroc pourrait bénéficier de transfert de technologies et de savoirs, vu la présence dans le Royaume de certains grands industriels du secteur comme Colas rail et Eolane.

S’agissant de l’électricité verte, le pays pourrait devenir un exportateur d’énergie verte, en capitalisant sur sa position de leader régional dans le domaine des énergies renouvelables qui peut notamment attirer les entreprises spécialisées dans la production de l’hydrogène vert.

Les chercheurs de l’Institut Royal des Études Stratégiques estiment également que Rabat pourrait devenir un acteur important du secteur de la chimie verte, grâce notamment à l’abondance de ses ressources végétales bio qui lui permettraient d’être en conformité avec les nouvelles réglementations en matière d’usage d’additifs de synthèse.

Pour ce qui est de l’industrie pharmaceutique, la proximité géographique du Maroc des plus grands donneurs d’ordre (l’Europe) et de grands pays importateurs en Afrique pourrait l’aider à capter une part du marché mondial de production des médicaments génériques.

Dans le secteur de la logistique et du transport, la proximité de l’Europe et de l’Afrique pourrait aussi permettre au pays de profiter du raccourcissement des chaînes de valeur mondiales pour se positionner en tant que prestataire de services de transport, d’entreposage, de préparation de commandes et d’autres opérations à forte valeur ajoutée.

Dans le secteur de l’artisanat et de l’art culinaire, le rapport indique que le Maroc dispose d’un potentiel énorme en termes de savoir-faire, d’innovation, de coûts de la main d’œuvre et de disponibilité des matières premières pour devenir un important acteur mondial dans ce domaine, en augmentant notamment la compétitivité de la filière Bio et de celle de la fabrication des compléments alimentaires à base de plantes.

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