Le séparatisme conduit au terrorisme

Tribune

Par : Dr Charles Saint-Prot*

Que le projet séparatiste soit lié au terrorisme est un fait bien connu depuis longtemps. Il suffit de rappeler le lien entre le terrorisme des militants de l’ETA basque ou des séparatistes catalan contre l’Espagne avec le terrorisme manipulé par le bloc communiste. Mais les fascistes ne furent pas en reste :  l’origine du « drapeau breton » dit « gwenn-ha-du » (noir et blanc) est des plus douteuses puisqu’il est né, en 1923,  avec le Breiz Atao et son chef Maurice Marchal. Il fut interdit après la Libération de la France comme symbole de  la collaboration avec l’occupant nazi qui pratiquait un terrorisme d’Etat. De même le douteux président de l’assemblée territoriale corse, Jean-Guy Talamoni et son bras droit ont été proches du parti néofasciste italien MSI durant les années 1970.

Le Polisario  agent terroriste

Deux exemples récents montrent la permanence du lien entre séparatisme et terrorisme. Au Sahara marocain le conflit artificiel crée par le régime algérien, avec la complicité du bloc communiste, dans  les années 1970 démontre la collusion entre Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et des éléments du Front Polisario, mouvement séparatiste en déroute. Ainsi l’évolution du Polisario suit le processus qui a été celui des FARC colombiennes, lesquelles sont passées du marxisme–léninisme au banditisme et au narcoterrorisme Les miliciens les plus violents qui végètent dans les camps algériens de Tindouf, peuvent être tentés de rejoindre les rangs des groupes terroristes, C’est précisément ce qu’a fait Omar el Sahraoui qui a reconnu devant le tribunal de Nouakchott, être un membre du Polisario et avoir servi de guide aux ravisseurs des otages européens.

La présence d’un groupe paramilitaire comme le Polisario vient ajouter un risquer supplémentaire d’insécurité dans une région qui est la proie de la grande criminalité et au terrorisme. L’implication de certains membres du Polisario dans les trafics est aidée par le fait que les bandes de cette organisation parcourent librement des territoires quasi désertiques des confins algéro-mauritaniens avec la complicité du régime algérien dont les accointances avec le terrorisme (Eta basque, Catalans, grouppes japonais, groupes terroristes arméniens, etc.) ne datent pas d’hier

Alors qu’une partie méridionale du Maghreb et le Sahel sont devenus des zones d’instabilité et d’agitation dangereuse pour les pays de la région et pour l’Europe, la persistance des activités du PKK pose également problème de l’autre côté de la Méditerranée, en Turquie et en Syrie.

La menace du PKK

La Turquie et ses alliés de l’Armée nationale syrienne (rebelles syriens) ont lancé, le 9 octobre 2019, une offensive dans le nord-est de la Syrie contre les milices kurdes, en particulier l’YPG-PKK. La veille, des troupes américaines présentes en Syrie s’étaient repliées du secteur de Ras al Aïn et d’autres zones frontalières. Cette offensive est conforme au droit international puisque la Turquie veut sécuriser sa frontière et prendre les mesures requises contre toute menace terroriste émanant de Syrie où l’État est, hélas, défaillant. En effet, il doit être clair que si l’État syrien contrôlait son territoire, les bandes venues de Turquie n’auraient pu proclamer illégalement un prétendu État kurde autonome !

L’annonce de l’offensive de l’armée turque et de ses alliés contre les Unités de protection du peuple (YPG) a été faite par le président Erdogan, qui a justifié cette opération par la nécessité d’éloigner de la frontière turque cette milice liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui est un groupe terroriste et séparatiste.

 De fait, la Turquie considère le PKK comme une menace pour sa sécurité en raison de son projet séparatiste, de son idéologie marxiste et de ses attentats. Dans cette affaire le bon droit est donc du côté d’Ankara qui a naturellement le droit le droit de protéger son unité nationale et son territoire des menées du PKK. Or, le PKK qui a causé la mort de plus de 40 000 victimes (enseignants, fonctionnaires, civils, militaires…) est considéré comme une organisation terroriste par la communauté internationale, notamment les États-Unis, le Canada, la France et les États membres de l’Union européenne, la Grande-Bretagne. Il est donc incompréhensible que des pays européens prétendent soutenir cette organisation terroriste (le PKK) contre une autre organisation terroriste (Daech) qui est elle-même combattue par le gouvernement turc. À moins que les dirigeants européens ne soient sensibles, d’une part, au lobbying des marxistes du PKK, qui contrôlent par l’intimidation une partie de la communauté turco-kurde immigrée en Europe, et, d’autre part, fassent montre d’une sorte de turcophobie bien condamnable.

L’ONU et la communauté internationale doivent agir

Le conseil de sécurité de l’ONU et la communauté internationale doivent assumer leurs responsabilités face à une menace qui est beaucoup plus grave pour notre avenir commun que le différend russo-ukrainien.

La lutte de la Turquie ne relève pas de ses seuls intérêts nationaux, mais elle a également pour effet d’éviter la balkanisation d’une région qui est déjà une dangereuse poudrière. Les pays européens qui condamnent la Turquie font tout simplement le jeu des terroristes du PKK et des YPG. Bien sûr, ce n’est pas normal car ces pays ont mis le PKK sur leur liste de terrorisme.

Pour ce qui concerne le Sahara marocain, il est également temps d’être très ferme face aux groupes qui veulent déstabiliser la région et faire le jeu du terrorisme. On ne peut plus fermer les yeux sur le rôle du régime algérien qui manipule le pantin Polisario.

*Directeur général de l’Observatoire d’études géopolitiques

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page