L’élaboration d’une charte sociale nécessite une approche inclusive et un dialogue serein
L’élaboration d’une charte sociale nécessite une approche fondée sur le partenariat et la concertation avec l’ensemble des partenaires dans une logique de dialogue serein, a affirmé mardi le chef du gouvernement, Saâd Dine El Otmani.
Répondant à une question orale lors de la séance mensuelle relative à la politique générale à la Chambre des conseillers, consacrée à « la paix sociale et les exigences de la relance économique », M. El Otmani a relevé que cette question ne concerne pas uniquement le gouvernement, mais elle est l’affaire de tous les partenaires économiques et sociaux.
Pour le chef du gouvernement, la mise en place de cette charte requiert une approche de concertation basée sur un dialogue « serein et constructif », exprimant l’espoir de voir une telle charte constituer un cadre contractuel qui servira à l’instauration d’un consensus sur les différentes questions socio-économiques.
Il a à cet égard rappelé les consultations lancées pour l’adoption d’une charte sociale dans la perspective de promouvoir la cohésion et la paix sociales et de jeter les bases d’un développement socio-économique équilibré, tout en tirant le meilleur parti de l’avis consultatif du Conseil économique, social et environnementale.
M. El Otmani a en outre souligné l’importance qu’accorde l’exécutif à la préservation de la paix sociale par le biais d’une politique équitable en direction des diverses catégories sociales, relevant que la réalisation de la paix sociale constitue un facteur fondamental et un levier de progrès.
Relevant le lien entre paix sociale et décollage économique, il a affirmé que le gouvernement adopte une approche tendant à préserver les équilibres macro-économiques, à renforcer la compétitivité de l’économie nationale et à améliorer le climat des investissements et des affaires, tout en œuvrant à réduire les disparités sociales et territoriales et à soutenir les franges sociales en situation de précarité.
Toutefois, a-t-il dit, l’investissement dans la paix sociale « ne doit pas se faire au détriment de la relance économique, ni la préservation des équilibres économiques et la stimulation de l’investissement ne doit pas être envisager aux dépens des fondements la paix sociale en termes de protection du pouvoir d’achat et de réduction des disparités sociales et spatiales ».
En outre, l’exécutif est appelé à poursuivre la mise en oeuvre de sa politique sociale, à apporter son appui à tous les programmes visant à stabiliser les relations professionnelles et à concrétiser la paix sociale, eu égard au rôle de la paix et de la stabilité sociales dans le renforcement de l’attractivité des investissements et, du coup, dans la promotion du développement socio-économique.
→ Lire aussi : El Otmani souligne l’importance du lancement effectif des travaux du Conseil de la concurrence
En matière de renforcement des politiques publiques, M. El Otmani a mis l’accent sur les efforts de soutien au pouvoir d’achat des citoyens et de lutte contre les disparités sociales et spatiales en vue de permettre à ceux-ci de bénéficier des fruits de la dynamique du développement d’une manière juste et équitable.
Dans ce sens, il a évoqué une série de mesures liées à l’amélioration du pouvoir d’achat, dont en particulier le soutien à la Caisse de compensation et sa réforme, précisant qu’au titre de 2019, des crédits d’une valeur de 17,6 MMDH ont été alloués au titre de la subvention des prix des produits alimentaires de base, à savoir le gaz butane, le sucre et la farine.
Le chef de gouvernement a, d’autre part, noté que le gouvernement poursuivra la mise en œuvre des programmes visant à réduire les disparités sociales et territoriales, à promouvoir les différentes formes de cohésion et de solidarité sociales, notamment en matière d’assistance sociale et de soutien des catégories vulnérables.
Il a à cet égard évoqué un certain nombre de mesures, dont l’établissement d’un système d’appui aux personnes en situation de handicap, qui bénéficient pour la première fois d’un concours unifié prévu dimanche prochain pour le recrutement de 50 administrateurs dans 17 départements ministériels, en plus du lancement d’un chantier intégré pour la réforme du système de la protection sociale, ciblant les bénéficiaires des programmes de protection sociale tout en assurant les critères de complémentarité et de convergence.
Il a également cité d’autres mesures destinées à améliorer les moyens d’accès à l’emploi, à poursuivre la mise en œuvre des programmes visant à réduire les disparités sociales et territoriales, à promouvoir la cohésion et la solidarité sociales et à instaurer une réforme de l’ensemble du système de la protection sociale.
S’agissant de l’amélioration du climat social dans les secteurs public et privé, M. El Otmani a mis l’accent sur la nécessité d’améliorer les relations de travail et de poursuivre le dialogue social en tant que moyen de maintenir la paix sociale, sachant que l’exécutif « accorde une importance particulière au respect des dispositions du Code du travail et à la réduction des conflits professionnels et des causes à l’origine des grèves, de même qu’il veille à établir un dialogue avec les acteurs sociaux dans la perspective d’un accord équilibré ».
S’agissant du dialogue social, il a rappelé que depuis son investiture, le gouvernement a œuvré pour l’institutionnaliser et que deux rounds de concertation ont été tenus avec les syndicats afin d’en définir un ordre du jour. Cependant, a-t-il relevé, des divergences subsistent au sujet du point lié à « l’amélioration des revenus ».
Dans ce cadre, il a noté que l’exécutif continue de nouer les liens du dialogue avec les acteurs sociaux dans l’objectif de poursuivre le dialogue social et de parvenir à un accord équilibré en la matière.
Il a, en outre, indiqué qu’il existe d’autres espaces dédiés à la concertation et au dialogue social, à savoir les instances tripartites stipulées par les conventions internationales et le Code du travail. Il s’agit entre autres du Conseil de la médecine du travail et de la prévention des risques professionnels, du Conseil de la négociation collective, du Conseil supérieur de la promotion de l’emploi, sans oublier la concertation autour d’une charte collective.