Les « Panafricaines » se dotent d’un plan d’action et de structures organisationnelles
Au terme de deux jours de débats et d’échanges, le deuxième Forum « Les Panafricaines », clôturé samedi, a fixé le plan d’action 2018-2019 et les structures organisationnelles de ce réseau de femmes journalistes dédié à la défense des causes du continent.
La deuxième édition a réuni quelque 200 journalistes femmes de plus de 50 pays du continent autour du thème « Migrations africaines : une chance pour le continent, une responsabilité pour les médias », à l’initiative du Groupe 2M.cLe Forum, qui a connu la participation des agences onusiennes concernées et de l’Union européenne, a hiérarchisé les priorités du plan d’action, à la lumière des débats de sept ateliers thématiques portant sur divers aspects et réalités du phénomène migratoire.
Après un vote électronique, les Panafricaines ont situé la migration féminine en tête des priorités pour l’exercice en cours, avec 22% des suffrages, suivie notamment de la problématique du traitement journalistique de la question migratoire (18%).
Pour réaliser les objectifs fixés, le réseau s’est doté de structures organisationnelles comprenant un comité de suivi, constitué des chefs d’ateliers représentatifs de six régions du continent, en plus du Maroc. Ledit comité sera chargé de la mise en œuvre du plan d’actions voté lors de cette deuxième édition.
Le réseau dispose également aujourd’hui d’un comité permanent, qui constitue la cheville ouvrière des Panafricaines pour les deux prochaines années. Ses membres ont exprimé leur volonté de s’engager pleinement pour l’action des Panafricaines et représentent des médias de neuf pays du continent : Niger, Mali, Sénégal, Cameroun, Égypte, Madagascar, Tchad, Éthiopie et Maroc.
Troisième et plus haute instance de gouvernance du réseau, le conseil des sages est constitué de dix Panafricaines qui occupent une place centrale au sein du paysage médiatique africain. Ce conseil sera le garant du respect d’un code déontologique et éthique étendu à l’ensemble de l’organisation, tout en mettant à disposition ses différentes expertises au bénéfice des comités de suivi et du comité permanent.
Mme Fathia El Aouni, rédactrice en chef principale, en charge de l’antenne de Radio 2M, a expliqué que les journalistes du réseau travaillant au sein et hors du continent africain « pourront désormais être notre porte-voix ».
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Les participantes s’engagent « à faciliter la collaboration professionnelle, soit une entraide et une solidarité constante entre tous les membres du réseau », a-t-elle ajouté, notant que le réseau mettra en place des formations et des partages d’expertises pour bénéficier d’aides auprès d’institutions et d’organismes internationaux.
Dans une déclaration à la MAP, Mme Samira Sitail, directrice générale adjointe en charge et de l’information et des magazines à 2M, s’est félicitée des avancées réalisées par ce réseau depuis la première édition, qui a rassemblé seulement une centaine de professionnelles de 24 pays africains à Marrakech.
« Nous avons, alors, constaté que nous avions beaucoup de problèmes identiques et nous avions décidé de travailler sur des sujets qui nous tenaient à cœur et de pas être cantonnés uniquement à des problématiques liées aux femmes et à leur statue », a-t-elle relaté. Et de préciser: « Ce n’est pas un hasard de calendrier si nous avons choisi la migration parce qu’il y a une problématique mondialisée et le migrant africain est, quelque part, diabolisé ».
La mission des Panafricaines « est de rétablir la vérité, lutter contre les stéréotypes, démystifier tout cela non pas seulement auprès des Européens mais surtout entre nous », a insisté Mme Sitail.
« Quelles que soient les relations entre nos États, nous avons le pouvoir, en tant que professionnelles et expertes de la communication, de mettre ensemble nos énergies, de donner de la visibilité à des sujets très importants pour nous et influer sur les décideurs dans nos pays respectifs », a-t-elle souhaité.
Mme Sitail s’est montrée ambitieuse sur l’avenir de ce réseau destiné à constituer « un maillage de l’ensemble du continent avec l’implication des radios, des télévisions, de la presse écrite et surtout de la presse digitale, parce que nous sommes confrontés, dans l’exercice de la profession, à la place de plus en plus importante des médias sociaux et des fake-news ».
En recevant, jeudi, les participantes à ce Forum, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale Nasser Bourita a exhorté les médias africains à porter une image « lucide » et « authentique » qui reflète la réalité du continent, notamment concernant la question migratoire.
M. Bourita a incité les professionnels du continent à « maîtriser » l’image de l’Afrique particulièrement celle relative au phénomène migratoire car la perception externe peut parfois représenter une image biaisée du continent.