L’ISGA dresse l’état des lieux de l’entrepreneuriat au Maroc
Par Yasmine El Khamlichi
L’Institut supérieur d’Ingénierie et des affaires (ISGA) de Casablanca a tenu, ce mardi 24 septembre, une table ronde sous le thème « pour la promotion d’une culture entrepreneuriale dans l’enseignement supérieur ». Objectif : énumérer les enjeux qui entravent le développement de l’esprit entrepreneurial au Maroc.
L’Institut supérieur d’ingénierie et des affaires (ISGA), ouvre ses portes aux journalistes dans le cadre d’une série de tables rondes, organisées une fois par mois, pour discuter de différentes thématiques, liées au secteur de l’enseignement. Le thème retenu pour la rencontre d’aujourd’hui est « la promotion d’une culture entrepreneuriale dans l’enseignement supérieur ».
Plusieurs axes de réflexion ont été traités dans ce contexte, notamment, l’état des lieux de l’entrepreneuriat au Maroc et la conceptualisation d’un esprit entrepreneurial.
Au Maroc, le dernier rapport de « Global Entrepreneurship Monitor» (GEM), au titre de l’année 2018, a démontré que la dynamique entrepreneuriale connait un taux élevé d’abandon, soit 8000 entreprises ont fermé l’année dernière.
Dans son intervention, professeur Khalid Ouazzani explique ce fait par des problèmes liés à la « mentalité » marocaine. Il souligne que « le Maroc a un taux de concrétisation des idées de projets entrepreneuriales parmi les plus faibles au monde, parce que la plupart des Marocains porteurs de projets ont peur de l’échec, et seulement 15% de cette population effectue les premières démarches de création du projet ».
Pour ce chef de l’équipe de GEM au Maroc, le constat est plutôt inquiétant, l’écart entre les intentions entrepreneuriales et le passage à l’acte est assez grand. Le Professeur Ouazzani pointe ainsi du doigt l’absence des mécanismes d’accompagnement. « On ne peut pas donner de financement à un individu porteur de projet sans l’accompagner, or, les structures d’accompagnent n’existent quasiment pas au Maroc », précise-t-il.
Il rajoute « Il faut que l’Etat et les acteurs publiques mettent en place un écosystème favorable à l’émergence de l’esprit d’entreprise ».
En outre, l’écosystème entrepreneurial reste entravé par divers obstacles, notamment, la faiblesse du système d’éducation, la capacité limitée en matière de recherche et développement ainsi que le manque de compétitivité des marchés.
Pour sa part, le fondateur de l’ISGA, Mohammed Diouri, a souligné qu’« aujourd’hui il y un grand problème de reconnaissance des compétences expérientielles, qui pourraient être un vecteur du savoir-faire entrepreneurial et un moyen d’accompagner les projets entrepreneuriales ».
Par ailleurs, le directeur général de l’ISGA, Khalid Benzakour s’est exprimé sur une note positive, en affirmant qu’« il faut très peu de moyens, pour démarrer un projet au départ. Après si l’idée est innovante, il y aura certainement des bailleurs de fonds, qui vont s’y intéresser ». Et d’ajouter : « la création des startups commence à se développer au Maroc, même si elle est encore à un stade embryonnaire ».