L’OCDE alerte sur les risques liés au Moyen-Orient

Selon les dernières estimations de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), publiées lundi, la croissance économique mondiale devrait s’accélérer en 2024, atteignant 2,9 %, contre 2,7 % prévus en novembre dernier. L’OCDE a notamment revu à la hausse ses projections pour les États-Unis, qui bénéficient d’une forte reprise après la crise sanitaire et sociale provoquée par la pandémie de Covid-19.

Toutefois, l’organisation internationale, dont le siège est à Paris, a souligné que la situation restait fragile et incertaine, en raison des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, qui font peser une menace sur la stabilité régionale et mondiale. L’OCDE a rappelé que le conflit qui oppose l’Iran et ses alliés à l’Arabie saoudite et ses partenaires dans la région avait entraîné des attaques contre des navires commerciaux et des installations pétrolières, perturbant la navigation dans la mer Rouge, un passage stratégique pour le commerce mondial. Cette situation pourrait avoir des répercussions sur les prix des biens de consommation, notamment de l’énergie, et affecter la confiance des acteurs économiques.

Sur le risque économique, elle a mis en garde contre les effets négatifs d’une hausse des taux d’intérêt, qui pourrait freiner la demande de crédit et la dynamique du marché immobilier, ainsi que contre la faiblesse persistante du commerce mondial, qui souffre des tensions commerciales entre les grandes puissances et des restrictions sanitaires. L’organisation a appelé les pays membres à maintenir des politiques budgétaires et monétaires accommodantes, tout en renforçant la coordination internationale et la coopération multilatérale, afin de soutenir la reprise et de faire face aux défis communs, tels que le changement climatique, la transition numérique et la réduction des inégalités.

Toutefois, l’OCDE a salué la performance de la croissance mondiale en 2023, qui a atteint 3,1 %, un niveau supérieur aux attentes, grâce à la résilience des États-Unis et des marchés émergents, qui ont compensé le ralentissement observé dans les pays européens, plus touchés par la pandémie. L’organisation a également noté que l’inflation avait reculé plus vite que prévu dans les principales économies, mais a estimé qu’il était prématuré de conclure que les pressions inflationnistes avaient été totalement maîtrisées. L’OCDE a recommandé aux autorités monétaires de rester vigilantes et de s’adapter aux évolutions des conditions économiques et financières, en tenant compte des différences entre les régions et les secteurs.