M. Lahlimi plaide pour un modèle de développement économique en harmonie avec les facteurs de production, des secteurs et des acteurs

Le Haut-commissaire au Plan, M. Ahmed Lahlimi Alami, a plaidé, mardi à Casablanca, pour un nouveau modèle de développement économique en harmonie avec les facteurs de production, des secteurs et des acteurs. Les défis actuels et futurs, en termes de développement économique et de stabilité sociale, ne peuvent être relevés que par une promotion active et soutenue du modèle contractuel de développement lancé par SM le Roi Mohammed VI, depuis Son accession au Trône, a indiqué M. Lahlimi lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation de la situation économique nationale pour l’année 2016 et ses perspectives pour 2017.

Ce modèle, qui repose sur des objectifs convenus entre l’État et un secteur privé soucieux de la préservation de la sécurité, a prouvé son efficacité dans les grandes réalisations entreprises dans les infrastructures économiques et sociales, tant en milieu rural qu’urbain, ou sur les plans régional et national, dans le cadre de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), a-t-il fait savoir, relevant que cette dynamique s’inscrit, alors que le Maroc est engagé dans la régionalisation avancée, dans le cadre d’une planification stratégique pour une appropriation collective de ses objectifs et de ses implications économiques, institutionnelles et sociétales.

« C’est dans ce cadre que doivent être fédérés les efforts du secteur privé, de l’administration et des institutions élues à tous les niveaux pour engager, avec ces derniers, un réajustement résolu du modèle économique national dans le cadre d’une nouvelle ère de croissance axée sur l’industrialisation où l’État se décide, au-delà des infrastructures, résolument, à investir dans les secteurs productifs dont il s’est pendant longtemps retiré », a expliqué le Haut-commissaire au Plan.

Bénéficiant de la baisse des prix des matières premières sur le marché international, l’économie nationale s’est inscrite, durant les dernières années, dans « un équilibre économique bas », a-t-il indiqué, notant qu’à la faveur d’une baisse soutenue des cours internationaux des matières premières, des apports des transferts des MRE et d’autres transferts courants, les équilibres macroéconomiques ont été rétablis, une situation favorable à une relance économique.

Relevant que les fondamentaux sont rétablis au prix d’un rétablissement volontariste des équilibres macroéconomiques, M. Lahlimi a précisé que le déficit budgétaire reviendrait à 4,1% et le déficit courant de la balance des paiements à 2,2 pc, alors que l’endettement public (81 %du PIB) resterait, malgré un rythme de croissance inquiétant, soutenable même à un niveau limite compte tenu de la croissance actuelle de l’économie nationale.

S’agissant de la liquidité bancaire, elle s’est améliorée de manière structurelle et l’excédent de liquidité bancaire serait, selon Bank Al-Maghrib, de 7,7 milliards de dirhams à fin 2016 et de 20,3 milliards de dirhams en 2017, au lieu d’un déficit de 16,5 milliards de dirhams en 2015, a-t-il ajouté.

Dans ces conditions, a-t-il noté, la croissance économique continuerait à varier, au gré des conditions pluviométriques, dans une fourchette de 1 % à 3 % ou au mieux 4%, faisant savoir qu’avec de tels niveaux de croissance, le Maroc doit être interpelé sur la non soutenabilité de cet équilibre bas.

Selon le Haut-commissaire, les réajustements budgétaires, l’aisance financière et l’illusion de l’efficacité de la politique monétaire seule à venir à bout de la désaffection des acteurs économiques à investir et à consommer, ne doivent pas occulter les risques de cette situation sur la pérennité des équilibres macroéconomiques et sur ses conséquences sur l’emploi.

Une simple atténuation de la baisse du taux d’activité modifierait, d’une façon inquiétante, le taux de chômage, a-t-il expliqué, soulignant qu’une modification, toujours possible, des conditions d’accès au financement extérieur mettrait en péril la capacité d’endettement et la soutenabilité de l’amélioration de la croissance du Royaume.

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