Le Maroc plaide à Genève pour une interdiction globale des armes biologiques
Le Maroc a plaidé, lundi à Genève, en faveur d’une coopération internationale coordonnée pour progresser vers l’interdiction globale des armes biologiques, à l’heure où la paix et la sécurité mondiales traversent des moments de fortes turbulences.
« Compte tenu des menaces qui pèsent sur notre sécurité collective, le Maroc réaffirme son appel pour un engagement international renouvelé en vue d’une mise œuvre effective et non-discriminatoire des dispositions de la Convention sur les armes biologiques », a affirmé Hassan Boukili, adjoint de l’ambassadeur représentant permanent à Genève. Il a expliqué que le Royaume, soucieux d’agir afin d’appliquer et de renforcer l’interdiction des armes biologiques, a initié une série d’actions pour la mise à jour progressive de son arsenal juridique et la promotion de la coopération bilatérale, régionale et internationale en la matière. Le Maroc, a-t-il poursuivi, a initié un projet de loi sur le contrôle du commerce des produits à double usage, ainsi que la mise en place d’un système national de contrôle des exportations visant à éviter l’acquisition, la fabrication et le transfert d’armes biologiques. Sur le plan de la coopération, le diplomate a rappelé l’inauguration en mars 2013 d’un Bureau régional de prévention des risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (NRBC) pour les pays riverains de la façade atlantique de l’Afrique.
Ce bureau régional, établi à Rabat dans le cadre de la Coopération entre le Maroc et l’Union européenne, a permis la réalisation de projets destinés à répondre au déficit de capacités institutionnelles de nombreux pays en matière de gestion des risques NRBC. Il vise aussi à contribuer à l’identification et la mise en place de plans d’actions nationaux pour la prévention de ces risques. M. Boukili a également rappelé que le Maroc et l’Allemagne avaient lancé, en 2014, un programme de partenariat d’excellence afin de minimiser les risques biologiques, tels que la manifestation de maladies extrêmement dangereuses ou de pandémies ainsi que la mauvaise manipulation d’agents pathogènes. Le Royaume, a-t-il indiqué, appelle les Etats parties de la Convention sur les armes biologiques à faire face de façon inclusive aux dangers réels d’acquisition d’armes biologiques et à promouvoir la coopération internationale. « L’élaboration de mesures de transparence et de confiance est vivement souhaitée afin d’encadrer l’emploi des technologies biochimiques et biologiques à double usage et prévenir leur prolifération », a précisé le diplomate. Il a cité à ce propos le respect des dispositions relatives au droit des Etats parties à posséder et transférer des matériels biologiques à des fins pacifiques et de développement économique et technique. Parmi les recommandations formulées par le Maroc lors de la conférence, figure le renforcement des capacités opérationnelles en matière d’intervention en cas d’urgence biologique, de menace bioterroriste ou d’épidémies, y compris par l’établissement d’unités biomédicales mobiles. Le diplomate a en outre préconisé l’adoption de mesures concrètes relatives à la sécurité biologique, à la bio-défense et à la surveillance des épidémies, notamment par l’élaboration d’un Code de Conduite pour les scientifiques.
Il a aussi attiré l’attention sur les carences qui devraient inciter la communauté internationale à réfléchir sur les moyens de renforcer davantage les stratégies de réponse collective à des crises comme celle liée à l’épidémie d’Ebola vu l’ampleur des dégâts en vies humaines. Par la même occasion, la délégation marocaine a salué l’adhésion de la Côte d’Ivoire, du Népal, de l’Angola et de la Sierra-Leone à la convention sur les armes biologiques, tout en appelant à redoubler d’efforts afin de conforter l’universalité de cet instrument et d’établir un protocole additionnel pour renforcer son régime de vérification.