Marocains, vous n’avez pas le droit de tomber malades le week-end

Par Ayda Benyahia

Forte serait la surprise de quiconque à apprendre que les frais d’une consultation médicale le dimanche dépasse et de loin ceux de la semaine. Le tarif à payer pour une visite chez un médecin en clinique avoisinerait pratiquement le double de ce qu’un patient paierait dans un cabinet spécialisé privé. À titre d’exemple une consultation cardiologique coûte 500 dhs le dimanche, alors qu’elle oscille entre 250 et 350 dhs en semaine.

Face aux multiples interrogations sur les raisons de cette hausse, l’unique explication reçue se résumait au fait que c’est le tarif appliqué par la clinique le dimanche.

Si on décide donc de consulter un médecin en urgence un dimanche, il est impératif de faire attention à l’ordonnance qu’on peut certes avoir à la main mais éventuellement sans cachet car bon nombre de cliniques interdisent apparemment leur personnel de cacheter les documents le dimanche. Lors de la consultation, le patient est informé par le médecin qu’il devrait revenir en semaine pour ce faire, ou pour toute autre démarche administrative.

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Cela dit, à quoi servirait cette pâle ordonnance sans cachet de la clinique ni même celui du médecin ? N’est-ce pas un acte qui remet en question la crédibilité de l’établissement, qui, d’un côté déclinerait sa responsabilité juridique le dimanche, pour quasiment doubler son chiffre d’affaires, et de l’autre, sans déclaration fiscale probablement.

« Si la clinique a exigé ce tarif, c’est qu’elle n’a pas enfreint la loi ». Telle était la réponse d’une personne du service communication du ministère de tutelle (la seule d’ailleurs à avoir répondu, et dont la responsable, en mission, ne saurait donner suite et ne serait pas de retour dans la journée). Cette même source informe que malheureusement elle ne possédait aucune information à ce sujet, soulignant qu’il serait plus utile, pour éviter les nombreux appels téléphoniques sans réponse, de déposer une demande d’information au niveau du bureau d’ordre du ministère.

Un membre du personnel d’une autre clinique privée à Témara a confirmé la donne, les tarifs des soins médicaux, consultations, analyses, imagerie médicale (radiographie, IRM, scanner) ou autres varient les soirs, le week-end et les jours fériés. Ils peuvent quasiment passer au double selon les cas.

Il est donc légitime de se poser des questions : Est-ce que la majoration des tarifs des soins médicaux est légale ? Le cas échéant, quand et à quel niveau, pourrait-elle être applicable ? Qu’en est-il pour les remboursements des organismes de prévoyance sociale CNOPS, CNSS et mutuelles privées ?

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