Gouvernance du secteur minier : Le Maroc obtient un score de 85 %, se classant au niveau « Avancé »

Un séminaire de haut niveau s’est tenu, le 30 avril à Rabat, marquant une étape importante dans l’harmonisation des pratiques de gouvernance du secteur minier marocain avec la Vision Minière Africaine (VMA). Organisé par le Centre Africain de Développement Minier (CADM) et soutenu par la Facilité d’Assistance Technique de l’UE (EU-TAF). Cet événement a réuni des experts et des décideurs pour discuter des résultats d’une évaluation approfondie des initiatives de gouvernance dans le secteur minéral du Maroc.

L’évaluation, qui a apporté des éclairages sur la gestion durable des ressources minérales, s’est appuyée sur des outils normatifs tels que la VMA, la Vision du Régime Minier des Pays, le Cadre Africain de Gouvernance des Minéraux (CAGM), et les instruments de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf). Elle a permis d’identifier et d’évaluer les initiatives existantes, dans le but de promouvoir une gestion plus durable du secteur minier.

La VMA, adoptée en 2009 par l’Union Africaine, aspire à une exploitation des ressources minérales qui soit transparente, équitable et durable, afin de stimuler le développement socio-économique. Le CAGM, quant à lui, fournit un cadre d’évaluation pour orienter les politiques de gouvernance des minéraux et assurer une gestion responsable des ressources naturelles, en s’appuyant sur ses six piliers fondamentaux.

Le Maroc, riche d’une histoire minière pluriséculaire, a vu son secteur évoluer considérablement, notamment avec la mise en place d’institutions et de réglementations clés. Le Service Géologique et l’Office Chérifien des Phosphates, créés en 1920, ainsi que le Bureau de Recherches et de Participations Minières et MANAGEM, fondés en 1928, ont joué un rôle prépondérant dans cette évolution. Les premières réglementations minières, instaurées en 1914 et révisées en 1951 puis en 2016, ainsi que la création de la Fédération de l’Industrie Minérale en 1940, ont contribué à structurer le secteur.

Aujourd’hui, le Maroc se distingue sur la scène minière mondiale, détenant notamment 70% des ressources mondiales de phosphate selon l’USGS, ce qui le positionne comme le principal exportateur de ce minéral essentiel. En Afrique, le pays est le premier producteur d’argent et de barytine et le troisième producteur de cobalt.

En 2021, le secteur minier marocain a enregistré une production totale de 40,5 millions de tonnes, générant un chiffre d’affaires de 100 milliards de dirhams, représentant 26% de la valeur des exportations nationales et attirant des investissements significatifs de 13,3 milliards de dirhams.

Les clés du succès résident dans un cadre de gouvernance solide, une industrie dynamique et diversifiée, et une expertise nationale de haut niveau. L’intégration stratégique du potentiel minier dans des industries spécifiques, telles que les phosphates, le cobalt et l’argent, témoigne de la maturité du secteur.

Le secteur minier national se prépare également pour l’avenir, en élaborant une stratégie pour exploiter les minéraux critiques, notamment ceux indispensables au secteur des batteries, renforçant ainsi la souveraineté industrielle du Maroc. Il montre également une prise de conscience et un engagement croissant envers les enjeux environnementaux, le contenu local et l’acceptabilité sociale.

Le Maroc, un acteur clé dans le paysage minier africain

Dans une évaluation de la VMA, le Maroc a obtenu un score impressionnant de 85 %, se classant ainsi au niveau « Avancé ». Selon l’expert en la matière, Abdellah Mouttaqi, cette performance indique que le Maroc est fermement engagé sur la voie de l’alignement avec les principes de la VMA.

Mouttaqi souligne que le Maroc s’est établi comme un acteur incontournable dans le secteur minier africain. Avec un potentiel considérable pour adhérer aux principes de la VMA, le secteur minier marocain pourrait jouer un rôle déterminant dans le succès de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf). Les ressources minières du pays pourraient être exploitées pour augmenter significativement les exportations de ressources minérales et de minéraux transformés vers d’autres États membres de la ZLECAf.

L’industrie minière marocaine est riche en expertise technique, et Mouttaqi encourage vivement le partage actif de ces connaissances avec les autres États membres de la ZLECAf. Ce transfert de savoir-faire pourrait renforcer les capacités à l’échelle continentale, favorisant l’adoption de pratiques minières durables et une gestion efficace des ressources. Ces efforts s’alignent parfaitement avec les objectifs de la ZLECAf et la réalisation des principes de la VMA.

L’évaluation conclut que le secteur minier est non seulement bien équipé pour exploiter ses richesses minérales grâce à la mise en œuvre des principes de la VMA, mais également pour contribuer activement à la réalisation des objectifs de la Zlecaf.

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