Mise en avant à Dakar des constantes des relations spirituelles séculaires entre le Maroc et le Sénégal

Les constantes des relations spirituelles séculaires communes entre le Royaume du Maroc et la République du Sénégal ont été mises en avant, samedi à Dakar, lors d’un déjeuner-débat organisé à l’initiative de l’Ambassade du Royaume au Sénégal.

Cette rencontre, tenue à la résidence de l’ambassadeur du Maroc et à laquelle ont pris part notamment des représentants de toutes les familles soufies du Sénégal venus de Dakar, Tivaouane, Touba, Kaolack, Gonas, Leona et Ndiassane, d’intellectuels et d’experts marocains et sénégalais, ainsi que des compétences marocaines établies à la capitale sénégalaise, a été l’occasion de passer en revue l’histoire et la profondeur des relations spirituelles entre les deux pays frères.

Il s’agit également de mettre en exergue les constantes spirituelles communes entre le Maroc et le Sénégal, de souligner le rôle de l’institution de Commanderie des Croyants, ainsi que d’échanger sur les défis de l’extrémisme et de l’Islamophobie.

Dans son mot de bienvenue, l’Ambassadeur de SM le Roi au Sénégal, M. Hassan Naciri, a souligné que le choix de la thématique de cette rencontre célèbre les liens profonds entre le Maroc et le Sénégal et se veut fédérateur des communautés des deux pays, précisant que ce thème renvoie à un processus humain, anthropologique spirituel et culturel qui lie les peuples marocain et sénégalais à travers des âges.

« C’est un leg historique sacré que nous devons transmettre aux générations montantes », a affirmé M. Hassan Naciri, précisant que SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a si bien décrit cette réalité dans Son discours historique à la Nation marocaine prononcé à partir de Dakar, en novembre 2016: « Les relations de fraternité, de solidarité et de communauté de destin, qui unissent, à travers l’histoire, les peuples sénégalais et marocain, comme un seul peuple, l’un représentant le prolongement naturel de l’autre, dans la symbiose singulière entre deux pays indépendants respectueux de leurs spécificités mutuelles », a dit SM le Roi dans ce discours.

M. Naciri a fait savoir que ce débat est axé sur les racines historiques de cette relation séculaire exceptionnelle basée sur des constantes religieuses communes aux deux pays et bien au-delà au niveau du Continent africain, notant que les fondements et piliers de ces constantes sont l’Islam Soufi sunnite d’obédience Malékite achaarite, ainsi que l’attachement inébranlable à la Commanderie des Croyants « imarat Al Mouminine », incarnée par les dynasties marocaines depuis des siècles.

Le diplomate marocain a souligné que Sa Majesté le Roi veille au quotidien sur la qualité de ces liens et oeuvre à les raffermir comme l’en témoignent les audiences que le Souverain a accordées aux Khalifes et notables des confréries soufies, notant que Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, maintient avec eux les contacts dans tous les contextes et les situations, partant de Sa mission, en Sa qualité d’Amir Al-Mouminine, envers l’Islam et les musulmans.

Abordant le premier axe de cette rencontre, qui porte sur l’histoire des relations spirituelles entre le Maroc et le Sénégal, Cheikh Babacar Omar Niang, a indiqué que le volet spirituel a toujours été au cœur des relations entre les deux pays et continue d’en être une des pierres angulaires.

Les relations entre le Maroc et l’Afrique en général et le Sénégal, en particulier, remontent à l’époque avant l’Islam, a-t-il expliqué, notant qu’avec son avènement, l’Islam a donné à cette relation une dimension spirituelle entretenue et développée grâce aux différentes dynasties marocaines, notamment la dynastie Alaouite.

A cet égard, il a aussi mis l’accent sur le rôle des confréries soufies au Maroc dans la consolidation des liens spirituels entre le Royaume et le Sénégal, relevant que les sections des zaouïas au Maroc s’étendent à plusieurs pays en Afrique, dont le Sénégal.

Affirmant que la Commanderie des croyants a toujours joué un rôle centrale dans les relations entre le Maroc et les confréries en Afrique notamment au Sénégal, M. Niang a relevé que ces relations ont connu un développement sans précédent grâce à SM le Roi Mohammed VI, Amir Al-Mouminine, que Dieu Le préserve.

Dans ce sens, il a rappelé que depuis Son accession au Glorieux trône alaouite, SM le Roi Mohammed VI a accordé un intérêt particulier au développement des relations entre le Maroc et sa profondeur africaine, notamment le Sénégal qui occupe une place particulière pour le Souverain.

Intervenant dans le cadre de l’axe portant sur les constantes des relations spirituelles entre le Maroc et le Sénégal, Cheikh Mouhamadou Mbacké Diof, a mis l’accent sur la doctrine achaarite qui constitue la référence principale des constantes religieuses communes et le trait d’union indélébile entre le Royaume et sa profondeur africaine.

Il a, dans ce cadre, expliqué que cette doctrine constitue la voie idoine pour garantir la sécurité spirituelle des Musulmans et les protéger contre les déviations, et favorise le vivre ensemble et le respect mutuel.

M. Diof a précisé qu’ il s’agit d’une doctrine de modération et de juste milieu, qui a contribué à la consolidation des valeurs de modération, de tolérance et d’ouverture à l’autre.

Dans son intervention sur l’institution de la Commanderie des croyants, le Professeur à l’Université Mohammed Ben Abdellah de Fès, et expert à la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africain, Hamid Lehmer, a indiqué que la Commanderie des croyants, en tant que pilier de la stabilité et de la paix au Maroc et en Afrique, est étroitement liée à l’allégeance (Beiâ).

M. Lehmer a mis en relief le grand intérêt accordé par SM le Roi Mohammed VI, Amir Al-Mouminine, aux Oulémas musulmans africains, notamment à travers la création de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains, qui travaille sous la présidence de SM le Roi pour servir l’Islam, la paix et la fraternité qui lient le Maroc aux pays africains.

Et de relever que que la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains œuvre aux rayonnements des valeurs de tolérance et de paix, à la promotion et la diffusion des valeurs tolérantes de l’Islam et à la consolidation des relations historiques qui lient le Maroc aux autres pays africains.

Concernant les défis liés à l’extrémisme et à l’Islamophobie, Cheikh Imam Ibrahim Ly, a insisté, dans son intervention, sur la nécessité de lutter contre l’Islamophobie à travers la diffusion des valeurs de tolérance, de respect de l’autre indépendamment de ses origines ou ses convictions religieuses, plaidant, à cet égard, pour la revitalisation des liens entre les différentes familles soufies au Maroc et au Sénégal pour renforcer davantage l’esprit du soufisme.

Les différents intervenants n’ont pas manqué de saluer cette initiative louable initiée par l’Ambassade du Maroc au Sénégal qui a permis de jeter la lumière sur la profondeur des relations séculaires liant le Maroc et le Sénégal, en mettant en perspective ces liens singuliers.

Ils ont également souligné l’importance de ces échanges pour la sécurité spirituelle et la pérennité de ces liens historiques pour les deux pays.

Les intervenants ont aussi loué les efforts déployés par SM le Roi, Amir Al-Mouminine, dans la promotion des valeurs de paix, de tolérance et d’ouverture, ainsi que la Haute Sollicitude accordée par le Souverain aux Musulmans en Afrique.

Dans leurs recommandations, les participants à cette rencontre ont appelé à renforcer davantage le rôle de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains en tant qu’institution religieuse au service de l’Islam et de la paix et à consolider les liens spirituels et religieux entre le Maroc et les pays africains, en général.

Il ont mis l’accent sur la nécessité d’accorder plus d’importance au rôle éducatif et de sensibilisation mené par les confréries soufies afin de faire face aux différents défis d’ordre social et culturel et à contribuer aux actions caritatives et de charité.

Les participants ont jugé nécessaire que les confréries contribuent à la lutte contre l’extrémisme, l’Islamophobie et les discours haineux en diffusant les valeurs tolérantes de l’Islam et en sensibilisant la société à l’égard de ces dangers, appelant également à consolider les relations entre les familles soufies au Maroc et celles en Afrique, en général.

Cette rencontre a été marquée notamment par la présence du ministre conseiller aux affaires religieuses près de la Présidence de la République, Abdelaziz Kebé, du conseiller aux affaires religieuses près du ministère de l’intérieur, Chouaïbou Kebé, et de l’ambassadeur, directeur des partenariats et de la promotion économique et culturelle au ministère sénégalais des affaires étrangères, Babacar Ba, le président du cadre unitaire de l’Islam au Sénégal, le président de la coordination des Tijanes et le directeur du centre Islamique à Dakar.

Avec MAP

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