Nouveaux walis et gouverneurs : Une mission sous le signe de l’urgence sociale

Face à des défis majeurs, les nouveaux walis et gouverneurs nommés par le Roi Mohammed VI devraient agir sur plusieurs fronts : crise hydrique, désenclavement territorial et chômage des jeunes. Leur mission prioritaire serait de mettre en œuvre des solutions concrètes pour améliorer le quotidien des citoyens, tout en assurant un développement équilibré des régions.

Les walis et gouverneurs récemment désignés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI se retrouvent face à une multitude de défis sociaux et environnementaux complexes qui nécessitent une attention urgente et des actions concrètes. Parmi les enjeux majeurs figurent la pénurie d’eau, l’isolement des zones enclavées et le chômage des jeunes, des problèmes qui impactent directement le bien-être des populations et le développement économique du pays.

La gestion de l’eau est devenue un enjeu crucial au royaume, en raison de la rareté de cette ressource vitale. La situation est critique : 2024 est la sixième année de sécheresse consécutive pour le royaume. L’aridité est telle qu’elle menace l’approvisionnement en eau potable de villes entières. La priorité essentielle demeure l’accès à l’eau potable. Les données sont explicites : le Maroc utilise actuellement environ 1,6 milliard de mètres cubes d’eau potable chaque année, dont une grande partie est fournie par l’ONEE, complétée par les installations de dessalement à Agadir, Safi, El Jadida, et d’autres sources telles que les nappes phréatiques.

Bien que cette quantité totale ne soit pas menacée, ce qui l’est, en revanche, c’est l’accès ponctuel à l’eau potable dans certaines localités, notamment dans les zones mal desservies, que ce soit en milieu rural ou en montagne.

Les nouveaux responsables devront appliquer les directives royales concernant la gestion durable de l’eau, en mettant en place des stratégies efficaces pour gérer le stress hydrique. Cela inclut le suivi des projets de construction de stations de dessalement, la préservation des nappes phréatiques et l’utilisation optimale des eaux pluviales. Il sera également essentiel de sensibiliser la population à l’importance de la conservation de l’eau, car une gestion responsable peut contribuer à atténuer les effets du changement climatique.

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Lutte contre l’isolement et le chômage

En parallèle, les walis et gouverneurs devraient s’attaquer à l’isolement des régions enclavées. Les habitants de ces zones isolées pendant l’hiver, qui pourraient faire face à des conditions climatiques difficiles avec des températures très basses, risqueraient de voir leur santé et leur bien-être gravement affectés, sans compter d’autres tragédies éventuelles. Les cultures dans ces zones montagneuses pourraient également être exposées à des gelées sévères, ce qui entraînerait des dommages considérables aux récoltes et compromettrait la sécurité alimentaire de la population.

Les infrastructures locales, telles que les routes et les réseaux d’énergie dans ces régions, pourraient faire face à des défis significatifs en raison de ces conditions hivernales. Il est bien établi que les routes deviennent difficiles d’accès avec les premières neiges, entraînant des perturbations potentielles dans la mobilité et l’approvisionnement en biens essentiels à la survie. Ce phénomène est souvent exacerbé par le manque d’infrastructures de transport adéquates, qui empêche l’accès aux services essentiels, tels que l’éducation et la santé. Pour remédier à cela, il est impératif de développer des réseaux de transport efficaces et d’améliorer les infrastructures routières, afin de garantir un accès facile et rapide aux zones rurales.

Le chômage des jeunes représente un autre défi majeur. Les taux de chômage parmi les jeunes sont alarmants et soulignent la nécessité d’initiatives qui favorisent l’emploi. Ce dernier atteint un niveau préoccupant, avec un taux qui oscille autour de 30,3% pour les 15-24 ans, selon les dernières données de l’OCDE. De plus, le rapport indique qu’environ 26,6 % des jeunes Marocains se trouvent dans la catégorie NEET (ni en emploi, ni en études, ni en formation), un des taux les plus élevés de la région MENA. Ainsi, les walis et gouverneurs devraient collaborer avec les secteurs public et privé pour élaborer des programmes d’emploi et de formation adaptés aux besoins du marché. Encourager l’entrepreneuriat chez les jeunes pourrait également constituer une solution efficace pour lutter contre le chômage et favoriser l’innovation.

En outre, ces nouveaux agents d’autorité devraient être responsables de faire face à l’augmentation du coût de la vie. La hausse des prix des biens et services pourrait engendrer des tensions sociales et nuire à la stabilité. Il leur incomberait donc de travailler à la mise en place de mesures visant à stabiliser les prix et à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens. Maintenir la paix sociale devrait être une priorité, car un environnement stable serait essentiel pour encourager l’investissement et le développement économique.

Les enjeux liés à l’éducation ne doivent pas être négligés non plus. Le décrochage scolaire, particulièrement dans les zones rurales, représente un obstacle à l’égalité des chances. En effet, dans un rapport récent, l’UNESCO estime que le coût du décrochage scolaire au royaume s’élève à 196 millions de dollars par an, à raison de 99 millions de dollars pour les filles et 119 millions de dollars pour les garçons. Les walis et gouverneurs devraient s’assurer que tous les enfants, notamment les filles des régions isolées, puissent bénéficier d’une éducation de qualité. Cela nécessiterait non seulement la construction d’écoles, mais également l’organisation d’un transport scolaire approprié pour garantir que les élèves puissent se rendre facilement en classe.

Enfin, les walis et gouverneurs auront la tâche de débloquer des dossiers en suspens dans le domaine de l’urbanisme. Cela inclut l’accélération des études techniques et la mise en œuvre des plans d’aménagement qui sont cruciaux pour le développement régional. Le soutien aux petites et moyennes entreprises (PME) sera également essentiel pour dynamiser l’économie locale et créer des emplois.

Pour réussir dans ces missions, les nouveaux responsables devront rationaliser la gestion des programmes de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH). Cela implique de moderniser les données, d’actualiser les partenariats avec les associations et coopératives, et de veiller à la bonne application des recommandations des commissions de contrôle du ministère de l’Intérieur.

Cette période représente ainsi une étape décisive pour le Maroc. Les walis et gouverneurs devront restaurer la confiance du public et lutter contre la corruption pour que les citoyens puissent réellement bénéficier des efforts déployés dans tous les aspects de leur vie quotidienne.

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