Pour la 28e semaine consécutive, des milliers d’Israéliens manifestent contre la « réforme judiciaire »

La Société de radiodiffusion publique israélienne a fait savoir que des milliers d’Israéliens sont descendus dans les rues du pays, pour protester contre la « réforme judiciaire » voulue par le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Cette mobilisation dure depuis 28 semaines consécutives, indique la même source. Les manifestations, qui se tenaient tous les samedis de chaque semaine depuis plusieurs mois, se sont transformées en mobilisations quotidiennes.

Depuis plus de six mois, des milliers d’Israéliens manifestent régulièrement contre le projet de réforme du système judiciaire porté par le gouvernement de coalition dirigé par Benjamin Netanyahu. Ce projet, qui vise à limiter les pouvoirs de la Cour suprême d’Israël, est perçu par les opposants comme une menace pour la démocratie et l’État de droit dans le pays.

Les protestations, qui avaient lieu tous les samedis depuis le début de l’année, se sont intensifiées après que la Knesset (le Parlement israélien) a approuvé en première lecture une mesure clé de la réforme qui empêcherait la Cour suprême de contrôler la constitutionnalité des lois votées par le gouvernement. Le projet de loi doit encore passer deux autres lectures avant d’être adopté définitivement.

Face à la pression populaire, qui a culminé avec une grève générale et des manifestations massives dans plusieurs villes le lundi 27 mars, Netanyahu a annoncé qu’il reportait le processus législatif de quelques semaines pour favoriser un dialogue constructif et éviter une « guerre civile ». Il a toutefois réaffirmé sa volonté de “réparer la justice” et de rétablir l’équilibre entre les pouvoirs judiciaire, exécutif et législatif.

Le premier ministre israélien, qui fait lui-même l’objet de plusieurs affaires de corruption, est soutenu par les partis d’extrême droite et religieux de sa coalition, qui considèrent que la Cour suprême est trop libérale et entrave leurs projets concernant les colonies juives en Cisjordanie et les droits des Palestiniens. En revanche, il est critiqué par les partis d’opposition, les organisations de défense des droits humains, les syndicats, les universitaires et une partie de la société civile, qui craignent que la réforme ne porte atteinte à l’indépendance de la justice et aux valeurs fondamentales d’Israël.

Le report annoncé par Netanyahu ne semble pas avoir apaisé les tensions, puisque les manifestants ont promis de continuer à se mobiliser jusqu’au retrait du projet de réforme. Certains observateurs estiment que le premier ministre israélien se trouve dans une situation délicate, coincé entre les exigences de ses alliés radicaux et le mécontentement populaire. La crise politique actuelle pourrait ainsi conduire à une nouvelle impasse ou à des élections anticipées.

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