Tourisme: la relance est prometteuse mais les défis restent entiers

L’activité touristique a été secouée par une période difficile marquée par de multiples contraintes dont deux années de pandémie dévastatrices qui ont tétanisé le secteur du Tourisme. Mais comme dit l’adage: « Après la pluie, vient le beau temps », l’activité touristique semble reprendre ses couleurs et son élan. Réunis à Marrakech, les professionnels ont débattu sur les défis du secteur .

 Hôteliers, transporteurs touristique, agents de voyages, restaurateurs…tous les acteurs du secteur du tourisme se sont rencontrés, au cours de cette semaine, pour se pencher sur les défis du secteur et surtout sur ceux du programme « Awrach» . Un programme gouvernemental, lancé en janvier 2022, qui a pour ambition de créer 250.000 emplois directs sur la période 2022-2023.

Organisée par la délégation régionale du Tourisme à la ville ocre, la rencontre a été l’occasion de mettre en exergue l’intérêt ainsi que l’apport du programme Awrachtout en se focalisant sur le volet portant sur l’appui et  l’inclusion durable. 

Un dispositif qui octroie, à l’entreprise ou à l’employeur,  une subvention de l’ordre de 1500 dirhams par mois, pendant une durée de 18 mois, pour chaque employé recruté pour une durée d’au moins de 2 ans  avec un revenu au moins égal au SMIG.

Ainsi, « Awrach» se propose d’assister et d’accompagner les entreprises notamment celles du secteur touristique, dans l’optique de leur permettre de bénéficier des mécanismes d’appui de l’État. 

 Zoubir Bouhout, expert dans le domaine du tourisme,  a d’ailleurs mis l’accent, dans une déclaration à Hespress,  sur l’importance d’une telle aide financière.  « C’est un appui financier qui va aider les entreprises touristiques, notamment les hôtels, maisons d’hôtes, transporteurs touristiques, restaurants, à recruter après la vague de licenciement observé pendant la crise sanitaire dû au Covid-19 », a-t-il déclaré.

Dans ce sens, les participants à cette réunion ont manifesté leur satisfaction quant à ce programme qui agit comme un booster à l’emploi.

Pour Mme Imane Rmeili, Présidente de l’Association régionale des Restaurateurs à Marrakech-Safi, le programme  « Awrach»  revêt d’une “ importance capitale” sur le plan économique.

« Nous sommes ravis de cette rencontre qui a été faite avec le délégué du tourisme pour communiquer effectivement sur ce programme qui semble être très intéressant pour nous, et surtout pour une bonne relance de l’emploi au Maroc”. a-t-elle expliqué dans une déclaration à Hespress Fr.

→ Lire aussi: Tourisme : les agences de voyages retrouvent le sourire

Les organisateurs ont par la même occasion, tenu à rappeler la nécessité de la mobilisation de toutes les parties prenantes  pour la multiplication des efforts afin de garantir la réussite et la mise en œuvre de ce projet « d’envergure » dans les meilleures conditions.

Les défis restent nombreux et persistants 

Nul ne peut nier que la relance du secteur du tourisme s’avère prometteuse. Néanmoins, cette reprise se heurte à des défis persistants entravant le développent et la croissance du secteur à des niveaux plus élevés.

Certes, les chiffres dévoilés par le ministère du Tourisme sont tous rassurants. Les données publiées montrent que les arrivées touristiques ont atteint ,durant le mois de juin 2022, environ un million et demi de personnes, soit une croissance de 5% comparativement à juin 2019  et de 235% par rapport à juin 2021. 

Pour sa part, Zoubir Bouhout affirme que les recettes en devise ont plus que doublé en 2022. « À fin juin, on comptait une recette en devise de plus de 28 milliards de Dh. Si on la compare à la somme de moins de 9 milliards enregistrée en 2021, ça donne une progression de 206 %« a t-il soutenu.

Il a souligné, d’un autre coté, “qu’environ  3.4 millions de visiteurs  ont choisi de venir passer leurs vacances au Maroc, vers la fin du mois de juin, dont une grande partie sont des MRE”.

Une relance qui se confirme donc dans plusieurs villes du royaume  où, touristes nationaux et étrangers investissent différents espaces et ruelles dessinant ainsi le sourire sur les visages des professionnels. Mais,  si certaines régions ont pu enfin retrouver leur lustre d’antan, d’autres, en revanche, connaissent moins d’affluence.

Selon la même source, ce sont bien les provinces du Sud qui semblent ne pas pouvoir reprendre leur dynamique: « Les villes côtières ont pu récupérer entre 60 et 70% de leur taux d’activité enregistré pendant cette période en 2019, alors qu’une ville comme Ouarzazate, qui est la capitale du tourisme dans la région de Drâa-Tafilalet, n’a pu récupérer que 23% de son taux d’activité« , a-t-il expliqué.

Quelles sont donc les causes qui contribuent à l’émergence d’une telle disparité ?

L’expert Zoubir Bouhout associe cette baisse d’affluence à un manque d’attractivité des provinces du Sud dû essentiellement aux fortes canicules, au manque d’animation et d’activités sportives ainsi qu’aux défaillances des chaines de transport et de connexion aériens.

D’autre part, l’expert pointe du doigt un autre phénomène qui persiste toujours et sur lequel il faut se pencher en urgence d’après la source. C’est celui de la cherté des tarifs appliqués pour le tourisme interne.

En effet, il suffit d’examiner un peu les prix et tarifs définis pur se rendre compte qu’il s’agit justement de prix fous qui font fuir les visiteurs en particulier les marocains vers d’autres pays où les pays restent plus raisonnables. Chose qui implique en réalité, selon l’expert, des sorties de devises très importantes.

« En 2019, les Marocains ont dépensé plus de 11 milliards de dirhams en devise dans leurs voyages à l’étranger. C’est une manne qui est très importante. Il faut donc trouver les moyens de la contenir et inciter les Marocains à passer les vacances chez eux et garder cette devise au Maroc » , a-t-il conclu.

 

 

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