Trésor : l’endettement public atteindrait 70% du PIB à fin 2022

Invasion russe en Ukraine , sécheresse persistante, inflation galopante…autant de facteurs qui ont profondément impacté l’économie nationale au cours des deux dernières années, accentuant ainsi l’endettement public qui s’élèverait, selon Attijari Global Research (AGR), à 960 milliards de DH, soit 70% du PIB, d’ici fin 2022.

Le déficit budgétaire s’est établi à 41,8 MMDH, à fin novembre 2022, contre 57,5 MMDH un an auparavant, soit un allégement de 15,7 MMDH. Le Trésor parvient ainsi à maîtriser son déficit en dessous de 6% du PIB. Dans ce sens, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a indiqué, lors d’un point de presse hebdomadaire, tenu le 8 décembre, à l’issue du conseil de gouvernement, que le déficit budgétaire devrait déjà se situer à 5,3% du produit intérieur brut (PIB), au titre de l’année 2022. Chose qui implique une amélioration de 0,6% par rapport à l’année 2021.

Un allégement qui pourrait s’expliquer par la hausse des recettes ordinaires qui ont enregistré un taux de réalisation dépassant 102% parallèlement à un taux d’exécution de 94,6% pour les dépenses globales, affichant ainsi une hausse de près de 51,6 MMDH par rapport à 2021, selon les données dévoilées par le ministère à propos de la situation des charges et ressources du Trésor du mois de novembre 2022.

La dette intérieure en hausse de 8%

Si le déficit budgétaire du Maroc est parvenu à enregistrer une légère amélioration au cours de l’année 2022, la dette publique serait, en revanche, en hausse d’environ 8% et pourrait s’élever à 958 milliards de DH d’ici fin 2022, contre 885 MMDH une année auparavant. C’est d’ailleurs ce qui ressort des estimations d’Attijari Bank (AGR) qui s’attend également à l’augmentation de la dette intérieure de 7,6% par rapport à 2021, pour atteindre 734 milliards de DH d’ici la fin de l’année.

Face à cette situation et dans l’optique d’assurer une gestion active de la dette intérieure, le Trésor a procédé, en novembre, à des opérations d’échange de bons portant, selon la TGR, sur un montant global de 8,6 MMDH.

Pour ce qui est de l’endettement extérieur, il recouvre des tirages d’environ 19,5 milliards de dirhams alors qu’ils se situaient autour de 15,6 milliards de dirhams à la même période de l’année précédente. La dette extérieure devrait ainsi enregistrer, selon AGR, une hausse de 10,1% pour passer de 204 MMDH en 2021 à 224 milliards de DH en 2022. Sachant que sa taille demeure, tout de même maîtrisée.

En effet, la dette extérieure représentait, à fin novembre, 23% de l’endettement total du trésor en raison d’un recours accru au marché intérieur et d’un manque de financement en devises. Toutefois, en l’absence d’une sortie du Trésor à l’international, la part de la dette extérieure devrait se situer à 25%, soit un niveau cohérent avec le benchmark de référence du Trésor à l’international.

L’AGR s’attend ainsi à ce que l’endettement total du Trésor atteigne le seuil des 70% du PIB en 2022 compte tenu de la conjoncture économique actuelle marquée par une inflation à tendance haussière.

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