Chine: Pékin appelle aux sanctions face à un nouveau scandale de vaccins Monde

Le Premier ministre chinois Li Keqiang a appelé à des « sanctions sévères » et à une « tolérance zéro« , suite à un nouveau scandale de vaccins qui a fait sombrer les actions des entreprises pharmaceutiques du pays.

L’autorité de régulation des médicaments et des aliments (CFDA) a déclaré dimanche avoir arrêté la production d’un vaccin contre la rage au sein d’une grande entreprise, Changchun Changsheng, après la découverte de données falsifiées et d’autres problèmes lors d’une inspection. La firme a « franchi la ligne rouge de l’éthique« , a dénoncé Li Keqiang. Il a également annoncé la création d’une commission d’enquête gouvernementale pour mettre la lumière sur les pratiques de toute la filière.

« Peu importe quelles sont les entreprises ou les personnes impliquées, elles feront l’objet de sanctions sévères et nous ferons preuve d’une tolérance zéro« , a-t-il martelé dans un communiqué publié dimanche soir sur le site internet du gouvernement.

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L’affaire a provoqué une avalanche d’articles et de commentaires sur les réseaux sociaux, la plupart critiquant une industrie pharmaceutique nationale jugée peu fiable. Elle intervient dans une longue série de scandales qui ont alimenté les craintes et la colère de l’opinion publique sur la sécurité de l’alimentation et des médicaments.

A la suite de ce scandale, les actions des principaux producteurs chinois de vaccins ont chuté lundi. A la Bourse de Shenzhen (sud), trois d’entre eux ont vu leur titre plonger de 10% (la limite maximale autorisée): Walvax Biotechnology, Shenzhen Kangtai et Chongqing Zhifei. La maison mère de Changchun Changsheng, l’entreprise au cœur du nouveau scandale, a également vu son titre s’écrouler de 10%. C’est le deuxième plus gros producteur de vaccins antirabiques en Chine.

Si la CFDA a indiqué que les doses incriminées n’avaient pas quitté l’usine de l’entreprise, des médias d’Etat ont affirmé le contraire et les parents étaient inquiets quant à une éventuelle administration de vaccins non conformes à leurs enfants. Par ailleurs, la province du Hebei (nord) a annoncé, lundi, que près de 150.000 personnes avaient reçu un vaccin diphtérie-tétanos-coqueluche de qualité inférieure, produit par une autre firme.

Le quotidien Global Times, proche du pouvoir, s’est demandé lundi, dans un éditorial, comment des produits suspects pouvaient toujours circuler sur le marché après tous les scandales passés. « Les gens ne comprennent pas pourquoi le pays n’a pas empêché la production d’un vaccin de qualité inférieure« , s’interroge le journal, pointant des « contrôles laxistes et des sanctions trop légères« .

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