2023, une année marquée par une géopolitique turbulente

L’année 2023 a été une période de fortes turbulences géopolitiques, caractérisée par des conflits prolongés. Les relations entre la Russie et l’Ukraine ont atteint un niveau d’instabilité sans précédent. Malgré les espoirs de résolution anticipée, la guerre qui avait éclaté l’année précédente entre ces deux pays n’a montré aucun signe de détente. Les troupes russes n’ont pas reculé face à l’armée ukrainienne comme certains l’avaient espéré après une contre-offensive lancée en été.

De plus, des tensions internes au sein de la Russie ont fragilisé le pouvoir de Poutine, suscitant des interrogations sur son maintien au pouvoir. Bien que Poutine ait réussi à consolider sa position, la mort controversée de Prigogin, chef de la division Wagner, a un moment alimenté les spéculations.

En Ukraine, la situation n’a guère évolué. Malgré les efforts de l’armée ukrainienne pour reconquérir les territoires perdus depuis 2022, y compris la Crimée, ils n’ont pas réussi à atteindre leurs objectifs. La reprise de tous les territoires perdus et la possibilité de faire payer à la Russie les dommages de guerre semblent de plus en plus difficiles à réaliser.

Par ailleurs, le conflit entre Israël et le Hamas a également ébranlé le paysage géopolitique mondial. Les attaques du Hamas ont déclenché une réaction violente d’Israël, qui a mené d’importants bombardements sur la bande de Gaza. Cette escalade a conduit à une situation humanitaire catastrophique, avec un nombre important de victimes civiles et une population sous blocus, privée de possibilité de fuite.

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La réponse de la communauté internationale à ces conflits a révélé des divergences d’opinions et une incohérence dans les positions adoptées. Les pays occidentaux ont fermement condamné la Russie et soutenu Israël, tandis que les pays non-occidentaux, notamment ceux du Sud global, ont exprimé une indifférence et critiqué ce soutien. Cette disparité de perceptions a contribué davantage à l’isolement du monde occidental et remis en question son autorité morale à l’échelle internationale.

L’année 2023 n’a pas été clémente pour les Nations Unies, qui ont été confrontées à des défis majeurs. Qu’il s’agisse du Moyen-Orient ou de l’Ukraine, l’ONU a fait face à une impuissance manifeste. Les missions de maintien de la paix en Afrique, notamment en République centrafricaine et au Mali, se sont terminées sans succès. En Libye, l’envoyé spécial du secrétaire général preine à trouver un consensus aux belligérants.

Concernant le drame des massacres israéliens sur les populations palestiniennes, l’ONU a également été touchée avec la perte de nombreux membres de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Malgré tout, un signal d’espoir est apparu avec la présentation d’une résolution commune sur le conflit au Moyen-Orient par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Bien que les négociations aient été laborieuses, mais encore compromises, cette résolution a appelé à une augmentation de l’aide humanitaire pour les deux millions de personnes dans le besoin dans la bande de Gaza. Toutefois, le Conseil de sécurité ne s’est pas prononcé en faveur d’un cessez-le-feu immédiat, témoignant ainsi de l’impuissance qui règne au sein de cette institution.

Selon l’organisation humanitaire américaine International Rescue Committee (IRC), les pays les plus touchés par une détérioration majeure de la situation sécuritaire et humanitaire en 2023 le seront en 2024 à savoir le Soudan du Sud, le Niger, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie et la Somalie.

Aujourd’hui, environ 10% de la population mondiale vivra dans ces 20 pays où les besoins humanitaires seront les plus pressants, représentant ainsi 86% des 300 millions de personnes ayant besoin d’une assistance humanitaire dans le monde, selon l’IRC.

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