Après l’effondrement à Gênes, la Belgique rassure sur l’état de ses ponts
Les ponts et viaducs de Belgique sont « entretenus et surveillés chaque année« , ont assuré des experts belges de génie civil sur fond d’inquiétudes sur l’état des ouvrages d’art en Europe après l’effondrement meurtrier cette semaine d’un pont autoroutier à Gênes, en Italie.
La Belgique dispose d’ »énormément d’ouvrages d’arts qui sont entretenus et surveillés chaque année« , a relevé l’ingénieur Vincent Denoël, notant que certes, certains se trouvent en « état critique« , mais sont suivis « de très près« , notamment en Wallonie qui compte 4736 ponts, contre 2818 en Flandre et 92 en Région bruxelloise.
Au total, une soixantaine de ponts sont sous surveillance en Belgique, dont 40 dans une situation critique en Wallonie. Pour l’inspecteur général au département des expertises techniques pour la gestion des routes et des bâtiments en Wallonie, Pierre Gilles, « les ponts et les viaducs wallons sont inspectés, en moyenne, tous les trois ans« , alors qu’auparavant, ils l’étaient tous les 5 ans.
→ Lire aussi : Italie: Un viaduc s’effondre à Gênes
« Il s’agit en fait d’un examen visuel pour détecter d’éventuelles fissures ou encore de la corrosion« , a-t-il expliqué, précisant que les ouvrages sont ensuite classés graduellement selon qu’ils doivent être réparés en priorité ou ne présentent pas de défauts ».
Et d’ajouter que « dès qu’on a le moindre doute, nous réduisons le nombre de voies ou nous fermons l’ouvrage au trafic« . En Belgique, de nombreux ouvrages d’arts ont été construits dans les années 70, ce qui impose un effort permanent d’entretiens ou de rénovations. Les experts constatent souvent des fissures, des traces de béton pourri, des infiltrations d’eaux ou encore des problèmes de stabilité.
En 2015, le viaduc Reyers à Bruxelles montrait des problèmes de stabilité, avant que la Région bruxelloise ne décide sa démolition. Après ce constat, l’ensemble des ponts et tunnels bruxellois ont été inspectés par des experts indépendants en 2016 et 2017, ce qui a permis de mettre en place un programme pluriannuel d’investissement pour hiérarchiser les travaux, à commencer par le tunnel Léopold II, actuellement fermé et restauré.