Algérie: dans la rue, les étudiants réclament une « justice indépendante »

Quelque milliers d’étudiants ont défilé mardi à Alger pour la 38e semaine consécutive contre le pouvoir, réclamant notamment une « justice indépendante » et la libération des personnes arrêtées dans le cadre de la contestation, dont une trentaine ont été condamnées à de la prison ferme.

Partis d’une vaste esplanade en contrebas de la Casbah (vieille ville), les étudiants, accompagnés de citoyens, ont défilé sous la pluie et sans incident jusqu’à la Grande Poste, lieu de rassemblement traditionnel du « Hirak », le mouvement de contestation inédit qui secoue l’Algérie depuis le 22 février, selon un journaliste de l’AFP.

La police était fortement déployée dans la capitale. Les étudiants ont également défilé dans plusieurs autres villes du pays, selon des sites d’information.

Passant, dans le centre d’Alger, près du tribunal de Sidi M’hamed qui a condamné 28 manifestants à six mois de prison ferme mardi, les manifestants ont réclamé « une justice indépendante » et fustigé la « justice du téléphone », accusant les juges de prononcer des peines sur instructions téléphoniques du pouvoir.

→ Lire aussi : Algérie: peine de prison pour 22 manifestants ayant arboré un drapeau berbère

Ces 28 personnes ont été condamnées pour « atteinte à l’intégrité du territoire national » –passible de 10 ans d’emprisonnement– pour avoir porté des drapeaux amazighs (berbères), bravant l’interdiction édictée en juin par le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée, de tout autre drapeau que l’emblème national dans les manifestations hebdomadaires antirégime.

D’autres procès pour des faits similaires sont prévus.

Le général Gaïd Salah, véritable homme fort du pays depuis la démission en avril, sous pression de la rue, du président Abdelaziz Bouteflika, a également été conspué par les étudiants mardi qui l’ont accusé d’être « devenu un pharaon ».

« Pacifiques, pacifiques, nos revendications sont légitimes », ont également scandé les manifestants qui ont aussi dit « Non » à l’élection présidentielle, convoquée par le pouvoir le 12 décembre.

Le « Hirak » refuse que l’appareil hérité d’Abdelaziz Bouteflika, et plus largement le « système » au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1962, organise le moindre scrutin et exige au préalable son remplacement par des institutions de transition.

Cinq candidats, tous d’anciens soutiens de M. Bouteflika, dont deux de ses ex-Premiers ministres, s’affronteront le 12 décembre.

Avec AFP

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