Atelier international sur le journalisme de paix

Jeudi 23 février, une vingtaine de journalistes et responsables de médias de France et d’Afrique francophone se sont rassemblés en ligne à l’occasion du premier « Atelier international sur le journalisme de paix » organisé par l’ONG HWPL.

Sous le thème « Un chemin vers l’institutionnalisation de la paix pour un développement durable », ces hommes et femmes des médias d’Algérie, de Côte d’Ivoire, de France, du Mali, du Maroc et de Tunisie, ont tout d’abord écouté les interventions des conférenciers puis ils ont analysé les situations de conflits, partagé leur expertise et leur vision sur le rôle des journalistes dans le maintien d’un climat de paix, et discuté des efforts pour consolider la paix.

Robert Maseka, un des conférenciers et fondateur de Rob Youth Foundation de la Namibie, a affirmé : « Nous devons nous assurer que nous promouvons un réseau mondial des médias qui promouvra la démocratie, les droits de l’homme et la bonne gouvernance. Grâce à la collaboration, nous sommes en mesure de donner les informations justes, nous pouvons communiquer et unir le monde. »

Ihor Shevyrov, un autre conférencier, par ailleurs ambassadeur d’HWPL et journaliste en Ukraine, a souligné, que « la paix internationale doit être construite non seulement par l’ONU, mais par chaque pays. La démocratie, l’ouverture et la liberté de la société civile, le niveau de protection des droits et des libertés de chaque personne, ainsi que l’éducation à la paix et une culture de paix, sont décisifs pour construire une paix durable dans tous pays. Tous ces principes sont clairement définis dans les 10 articles de la déclaration de paix fondatrice de la DPCW. Les Nations Unies ont besoin d’une nouvelle convention de paix basée sur la DPCW ».

La Déclaration pour la paix et la cessation des guerres (DPCW) est un droit international rédigé par le Comité de droit international pour la paix d’HWPL, constitué d’experts en droit international de 15 pays différents. Composée de 10 articles et 38 clauses, la DPCW comporte les principes et mesures pour prévenir et résoudre des conflits et faire durer une société pacifique mondiale.

Tous les journalistes invités ont rejoint les conférenciers sur le rôle des médias en tant que messager de paix en vue de développer la paix. Mme Mabrouka Khedir, Journaliste reporter en Tunisie, a notamment souligné que la paix est « universelle » et que les journalistes contribuent à la paix « à travers la lutte contre les discours de la haine, à travers des médias qui donnent une bonne information, des médias qui sont fidèles à leur responsabilité sociétale ». Mr Severin N’guessan, journaliste en Côte d’Ivoire, a utilisé l’expression de « journalisme citoyen » qui contribue à l’amélioration du quotidien de la société et favorise un climat de vivre ensemble et de paix.

Devant cette responsabilité des médias, Mr Mouhamet Ndiongue, Rédacteur en chef d’un mensuel au Maroc, déplore le fait que la question de la paix ne soit pas débattue, disant que « le mot paix on ne l’entend pas, les médias eux-même occulte cette notion ». Il ajoute qu’il est nécessaire d’agir après avoir évaluer la situation.

Certains journalistes ont mis l’accent sur l’éducation et la sensibilisation. Mr Mamadou Traoré de l’agence ivoirienne de la presse, a mentionné le fait que les médias doivent aider dans l’éducation des communautés à s’accepter les unes les autres. Il poursuit en disant que les médias doivent « se former dans le domaine humanitaire et la gestion de crise ».

Quant à Mr Ouakaltio Aboubacar et Mr Moustapha Diawara, respectivement Rédacteur en chef et Directeur de publication de médias en Côte d’Ivoire et au Mali, se sont rejoints sur le fait que des conditions préalables sont nécessaires pour aider les journalistes à mieux faire leur mission, et les autorités étatiques « doivent être sensibilisées à la question de la paix et vraiment permettre aux journalistes d’avoir un écho favorable dans toutes les actions qu’ils posent » a souligné Mr Ouakaltio. Mr Diawara a même invité des organisations telle que « HWPL à beaucoup réfléchir sur comment à travers le réseau international doter les journalistes de moyens pour qu’ils puissent jouer leur rôle dans la paix. »

HWPL envisage de publier régulièrement « Études sur le journalisme de paix » et de tenir régulièrement des ateliers tel que celui-ci afin de parvenir l’impact des médias dans la paix.

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