Banque mondiale: Ajay Banga, la carte de Biden pour confirmer la priorité du climat dans les projets de développement

En choisissant l’ancien patron de MasterCard, l’Américain Ajay Banga, comme quatorzième président du Groupe de la Banque mondiale, l’institution financière internationale semble déterminée à inscrire la lutte contre le changement climatique parmi les priorités fixées pour les prochaines années.

Les administrateurs de la Banque mondiale ont décidé la semaine dernière de nommer M. Banga à la tête de cette institution pour un mandat de cinq ans qui commence le 2 juin prochain, succédant ainsi à David Malpass.

En tant que plus grand actionnaire, ce sont les Etats-Unis qui proposent le candidat pour occuper le poste de président de cette institution financière, tandis que les Européens désignent le directeur-général du Fonds Monétaire International (FMI), issu également de la conférence de Bretton-Woods de juillet 1944. Selon le président américain Joe Biden, M. Banga sera un « leader transformateur », apportant expertise, expérience et innovation au poste de président de la Banque mondiale. “Et avec la direction et les actionnaires de la Banque mondiale, il contribuera à diriger l’institution dans son évolution et son développement pour relever les défis mondiaux qui affectent directement sa mission principale de réduction de la pauvreté, en particulier le changement climatique”, a souligné M. Biden.

Pour le locataire de la Maison Blanche, le nouveau dirigeant, âgé de 63 ans, « jouera également un rôle déterminant dans le cadre du rapprochement des secteurs public et privé, aux côtés des philanthropies, pour instaurer les changements fondamentaux qui s’imposent actuellement au niveau du financement du développement”. L’administration Biden a profité de la polémique qui a accompagné les déclarations de l’ancien président Malpass sur le changement climatique, pour inciter la Banque mondiale à prendre des décisions plus audacieuses concernant le financement des projets de lutte contre le changement climatique.

L’Américain d’origine indien a indiqué, à plusieurs reprises, vouloir prioriser, durant son mandat, le financement de la lutte contre le réchauffement climatique et la réforme de la Banque mondiale. Depuis l’annonce de sa sélection par la Maison Blanche, Ajay Banga a fait le tour du monde, dans le but de promouvoir sa candidature et obtenir le soutien du plus grand nombre de pays, notamment émergents et en développement.

Cet ancien vice-président de General Atlantic avait auparavant occupé le poste de président-directeur général de Mastercard, organisation d’envergure mondiale comptant près de 24 000 employés qui, sous sa direction, a établi le Center for Inclusive Growth dans le but , indique-t-on, de promouvoir une croissance économique « équitable et durable et l’inclusion financière ».

Il était également président honoraire de la Chambre de commerce internationale, qu’il a dirigée de 2020 à 2022, et membre du Conseil consultatif du fonds d’investissement climatique de General Atlantic, BeyondNetZero, depuis sa création en 2021. Il a aussi coprésidé le « Partnership for Central America », une coalition d’organisations privées visant à améliorer les perspectives économiques des populations défavorisées du Salvador, du Guatemala et du Honduras.

Au vu des immenses défis liés au changement climatique, le nouveau président de la Banque mondiale est appelé, selon les analystes, à travailler en étroite collaboration avec les autres parties prenantes pour promouvoir l’action climatique dans le cadre des programmes de l’institution internationale et renforcer la résilience des économies mondiales face aux multiples dangers qui guettent le système économique et financier mondial, et plus particulièrement des pays en développement.

Selon la Banque mondiale, les administrateurs ont suivi dans le choix du nouveau président un processus de sélection décidé par les actionnaires en 2011.

« Les administrateurs se réjouissent à la perspective de collaborer avec M. Banga au processus établi pour assurer l’évolution du Groupe de la Banque mondiale, qui a été examinée lors des Réunions de Printemps d’avril 2023, ainsi qu’à tous les programmes et efforts visant à surmonter les plus graves obstacles auxquels sont confrontés les pays en développement”, a indiqué l’institution internationale dans un communiqué.

La Banque mondiale, un sous-ensemble du Groupe de la Banque mondiale qui est constitué de cinq organisations financières internationales, fait partie des institutions spécialisées du système des Nations-Unies.

Avec MAP

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