Covid-19 : que sait-on de la nouvelle souche ?

Ce que redoutait tant la communauté scientifique serait-il en train de se produire ? Une nouvelle souche de la Covid-19 circulerait au Royaume-Uni, à quelques jours des fêtes de fin d’année. Alors que la campagne de vaccination démarrait tout juste, la nouvelle a placé le pays en état d’alerte. Faut-il s’inquiéter ? Quel impact sur l’efficacité du vaccin ?

Il s’agirait d’une souche qui « pourrait être jusqu’à 70% plus transmissible que la souche originale de la maladie » a indiqué Boris Johnson, Premier ministre britannique, lors d’une conférence organisée en urgence le 19 décembre. Renforcement des restrictions dans une partie du pays, notamment dans le sud-est de l’Angleterre ainsi qu’à Londres, une série de mesures sont adoptées pour tenter de freiner la propagation de cette nouvelle souche qui « pourrait augmenter le nombre de cas par 4, et être 70% plus transmissible que la souche originale ».

Cette découverte a conduit par ailleurs, plusieurs pays à couper les liaisons aériennes et ferroviaires en provenance du pays dont le Maroc, le Koweït, la France, la Pologne… La Suisse, le Salvador et Israël, ont également suspendu leurs liaisons avec l’Afrique du Sud où la nouvelle variante du SARS-CoV-2 a aussi été détectée. Enfin, l’Arabie saoudite a arrêté tous les vols internationaux ainsi que l’accès à ses ports pour au moins une semaine.

Les Etats-Unis quant à eux, ont affirmé surveiller très attentivement cette nouvelle variante sans pour autant interdire les voyages pour le moment. Moncef Slaoui a ainsi déclaré sur CNN que les responsables américains « ne savent pas encore » si cette nouvelle souche du virus est présente dans le pays. « Cette variante particulière au Royaume-Uni est, je pense, très peu susceptible d’échapper à l’immunité procurée par le vaccin », a poursuivi-t-il poursuivi.

Faut-il s’inquiéter ?
Contacté par MAROC DIPLOMATIQUE, le biologiste Adnane Remmal nous affirme qu’il est « normal lorsque nous avons un virus de ce genre qui circule, que l’on découvre des mutations après investigation. C’est un phénomène naturel voire inévitable » assure-t-il.  La question est plutôt de savoir si cette mutation a une conséquence sur la pathogénicité du virus, ce qui n’est pas sûr selon lui. « Cette souche se propage plus vite selon le Premier ministre britannique, ce qui est possible certes, mais cela ne change rien, quoi qu’il arrive nous avons un virus pathogène pour lequel nous devons prendre des mesures ».

Quant au vaccin, cela n’est pas certain que la mutation aura un impact sur son efficacité. « Un virus c’est un tout, et une mutation va toucher un détail du virus. Ce n’est donc pas automatique, lorsqu’il y a mutation l’efficacité du vaccin n’est pas systématiquement impactée ». Selon le biologiste, le vaccin conservera probablement son efficacité car celui-ci a été développé pour un ensemble, or dans ce cas, c’est un changement de quelques détails du virus qui s’est produit. Il utilise par ailleurs, l’exemple de la grippe pour appuyer cette réflexion : « Le virus de la grippe change, mais nous allons utiliser le vaccin de l’année passée, et ça protège quand même très bien ».

Par ailleurs, le virus n’en est pas à sa première mutation nous rappelle-t-il « Le virus a sûrement déjà beaucoup muté, mais avons-nous fait les investigations nécessaires ? C’est la question. Il faut comprendre qu’un virus se multiplie beaucoup et lors de la réplication, il se produit parfois des erreurs, c’est ce qui induit à la mutation ».

Enfin, si cette découverte doit motiver les populations à redoubler de vigilance, pour beaucoup, la communication britannique visant à susciter une sorte de « panique » chez les populations, et qu’il faudrait « lire entre les lignes » est une raison valable pour les convaincre de ne pas célébrer les fêtes de fin d’année.

 

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