Covid19: l’Europe centrale et orientale face à une nouvelle vague épidémique

Les pays d’Europe centrale et orientale font face à nouvelle hausse du nombre de personnes infectées par le Covid19 après un ralentissement enregistré au cours des quatre derniers mois.

De la Hongrie à la Russie en passant par la Pologne, la Tchéquie et la Slovaquie, le nombre des cas infectés par le virus est en augmentation indiquent les instituts de santé de ces pays, qui s’attendent à ce que la nouvelle vague épidémique culmine avant la fin de l’année, sans faire autant de morts comme au printemps dernier.

Ces pays qui enregistrent depuis début octobre courant, une hausse de 10 à 20 pc par jour de personnes infectées, multiplient les campagnes de sensibilisation des citoyens sans recours au confinement.

Selon ces projections, en Hongrie, en Pologne et en Tchéquie, le nombre de malades atteindra son maximum à la fin du mois de novembre, le pic des hospitalisations sera atteint mi-décembre et celui des décès autour des fêtes de fin d’année.

La Hongrie, le pays le plus endeuillé en Europe Centrale et dans le monde, par rapport au nombre de sa population, pourrait enregistrer un total de 36.000 décès causés par le Covid-19 d’ici la fin de cette année, contre 30.300 au jour d’aujourd’hui.

En Pologne, le nombre des décès pourrait grimper de 76.000 aujourd’hui à 88.850 à la fin de l’année, en Slovaquie de 12.800 à 17.300 et en Tchéquie de 30.500 à 33.000.

En dépit de ces projections, la Hongrie n’a pris aucune mesure de restriction, mais il est vraisemblable que le port du masque redevienne obligatoire dans les transports en commun et les commerces, lit-on à la Une de journaux locaux.

De lourdes mesures de distanciation sociale tel qu’un couvre-feu est peu probable, le gouvernement souhaitant imposer le moins de restrictions possible à la population six mois avant les élections législatives.

La couverture vaccinale demeure inférieure dans ces États : 58 pc de la population totale est vaccinée en Hongrie, contre 56 pc en Tchéquie, 52 pc en Pologne et 44 pc en Slovaquie, indiquent des statistiques du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.

La couverture vaccinale est inférieure à celle de l’Europe de l’Ouest, où elle atteint 65 pc de la population en Allemagne, 69 pc en Italie et 72 pc en France.

En Russie, les autorités sanitaires enregistrent une augmentation du nombre de personnes infectées depuis le début du mois, signe d’une épidémie en pleine explosion sur fond de vaccination poussive et de restrictions limitées.

Selon le décompte officiel du gouvernement russe, 34.303 contaminations ont été recensées le 18 octobre, un record depuis le début de la pandémie et 997 morts.

La veille, le pays avait passé pour la première fois la barre symbolique du millier de morts quotidiens dus au Covid19 avec 1002 décès.

A Moscou, les autorités ont annoncé mardi des restrictions sanitaires, les premières depuis l’été, face à la hausse effrénée des cas et des décès alors que le gouvernement russe pourrait prendre des mesures d’ampleur nationale pour endiguer la propagation du virus.

Les autorités de Moscou ont ainsi ordonné la vaccination obligatoire de 80 pc des employés des services, contre 60 pc actuellement, d’ici au 1er janvier 2022, le confinement de tous les plus de 60 ans non vaccinés du 25 octobre au 25 février et le télétravail d’ « au moins 30 pc » du personnel des entreprises.

En Russie, pays du vaccin Spoutnik, à peine 31 pc de la population a reçu la deuxième dose protectrice du virus, ce peu d’engouement s’explique par la méfiance des citoyens quant à l’efficacité de ce vaccin.

En Roumanie et en Bulgarie, la situation sanitaire se dégrade et les hôpitaux sont saturés par la hausse du nombre d’hospitalisations.

Ces deux dernières semaines, la Roumanie connaît une très forte pression sur les unités de soins intensifs, le nombre de patients hospitalisés dans un état grave étant passé de 543 patients le 10 septembre à 1116 le 26 à la fin du même mois et le nombre de morts quotidiens est passé de 45 à un pic à 143.

Selon un rapport de l’Institut national de la santé publique (INSP), en Roumanie, 9 personnes sur 10 mortes du Covid19 dans la semaine du 13 au 19 septembre n’étaient pas vaccinées, et 75,8 pc des cas confirmés ont été enregistrés chez des personnes non-vaccinées. Seulement 25 pc des roumains sont vaccinés.

Même situation en Bulgarie où les contaminations montent en flèche, le pays a enregistré 4957 cas, mardi, soit une moyenne de 3250 par jour depuis le 12 octobre courant. Jusqu’à présent, 1,33 million de personnes ont reçu la seconde dose du vaccin, mais ce chiffre pourrait être revu à la baisse, en raison des nombreux faux certificats de vaccination qui circulent dans le pays, indiquent des médias bulgares.

Dans les autres États des Balkans, à l’exception du Kosovo où le nombre des contaminations est en baisse, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine du Nord, la Slovénie et la Croatie, connaissent une hausse du nombre des personnes infectées par le virus.

C’est en Serbie que la situation est alarmante avec un nouveau record signalé au début du mois avec 5509 nouvelles contaminations par million d’habitants. Le pays a dépassé le Monténégro (4976), suivi de la Lituanie (3783). Au cours de la semaine dernière, un total de 47.897 nouveaux cas de coronavirus ont été enregistrés en Serbie, des chiffres proches de ceux lors de la grande vague de 2020 quand, dans la période du 28 novembre au 4 décembre, 50.946 de nouveaux cas ont été détectés.

Les projections des instituts de santé des États de la région s’accordent sur une montée des cas de contaminations élevées en Europe Centrale et Orientale face à des mesures sanitaires peu respectées et à une couverture vaccinale qui demeure nettement inférieure à celle de l’Europe de l’Ouest.

Avec Map

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