Début du débat d’investiture de Pedro Sanchez au Congrès des députés espagnol

La première séance du débat d’investiture pour reconduire le candidat socialiste, Pedro Sanchez, à la tête du prochain gouvernement espagnol a débuté samedi au Congrès des députés (Chambre basse du Parlement).

Cette séance a été marquée par l’intervention de M. Sanchez qui a présenté son programme de gouvernement de coalition « progressiste » avec Unidas Podemos (extrême gauche) pour les quatre prochaines années, axé notamment sur la consolidation de la justice sociale, la mise en place d’un modèle économique durable, l’accélération de la transition écologique, le renforcement de la cohésion territoriale, la réforme du marché du travail, et la promotion de l’égalité des genres.

« L’Espagne ne va pas se briser, ni encore la Constitution, ce qui va se briser c’est le blocage politique qui empêche de former un nouveau gouvernement démocratiquement élu par les Espagnols », a assuré le candidat du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, gauche) à la Moncloa, qui a reproché aux partis de droite d’avoir refusé de faciliter la gouvernabilité du pays.

Dans son discours, M. Sanchez a souligné la nécessité de redistribuer la richesse et de promouvoir la justice fiscale, notant que le nouvel exécutif oeuvrera à mettre en oeuvre des mesures visant à augmenter les salaires les plus faibles, élever le salaire minimum jusqu’à atteindre 60% du salaire moyen à la fin de la législature, interdire les amnisties fiscales et à revaloriser les pensions de retraite sur l’indice des prix à la consommation (IPC).

Concernant la question de la Catalogne, le candidat socialiste a affirmé que le dialogue est « le seul moyen possible » pour résoudre le « conflit » catalan, notant que « ce dialogue, toujours dans le cadre de la Constitution, sera notre priorité absolue ».

« Ouvrons un dialogue franc protégé par la sécurité accordée par notre cadre juridique », a insisté M. Sanchez, ajoutant « nous devons abandonner la judiciarisation du conflit et reprendre la voie de la politique ».

M. Sanchez a, en outre, appelé toutes les formations politiques à opter pour le dialogue pour résoudre les problèmes qui affectent les citoyens et qui « ne font pas la distinction entre gauche et droite ».

Il s’est, par ailleurs, engagé à renforcer la collaboration institutionnelle avec toutes les communautés autonomes et à promouvoir leur participation aux décisions prises par l’Etat espagnol, soulignant la nécessité d’assurer « plus d’efficacité et de clarté » dans la répartition des compétences entre l’Etat et les régions pour éviter les conflits.

Cette session sera ponctuée par l’intervention des représentants des différents groupes parlementaires, qui doivent répondre au discours de politique générale du candidat socialiste.

Lors du premier tour du vote, qui aura lieu dimanche, Pedro Sanchez aura besoin d’une majorité absolue de 176 voix pour être reconduit à la tête du gouvernement de l’Espagne.

Le 07 janvier, lors du deuxième tour, une majorité simple -plus de oui que de non- suffira à Pedro Sanchez pour être investi à la tête de l’exécutif espagnol.

Pedro Sanchez a remporté le scrutin du 10 novembre dernier avec 120 sièges au Congrès des députés, mais sans parvenir à atteindre la majorité absolue, à savoir 176 élus sur les 350 que compte la chambre basse du parlement. Avec 155 députés au total, le PSOE et Unidas Podemos ont besoin de l’appui d’autres forces politiques pour que M. Sanchez puisse être reconduit à la tête du nouveau gouvernement de coalition.

Le PSOE et le parti de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) ont scellé, jeudi dernier, un accord pour créer une table de négociation entre le gouvernement central et la Generalitat (exécutif catalan) en vue de trouver une solution au conflit en Catalogne.

L’accord PSOE-ERC a été validé par le conseil national de l’ERC, qui a décidé que ses 13 députés s’abstiendraient lors du vote d’investiture de M. Sanchez.

Le candidat socialiste a aussi conclu un accord avec le parti nationaliste basque (PNV) pour avoir le soutien de ses 6 députés à l’investiture.

Selon les médias, M. Sanchez serait, sauf coup de théâtre de dernière minute, investi à la tête du nouvel exécutif espagnol, lors du deuxième tour du vote d’investiture, où une majorité simple suffira à sa reconduction.

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