Démission du chef de l’UNRWA suite à une enquête mettant en cause sa gestion

Le Commissaire général de l’Office des Nations-Unies de travaux et de secours pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Pierre Krähenbühl, a démissionné mercredi de ses fonctions suite à une enquête interne de l’ONU mettant en cause sa gestion de l’agence.

M. Krähenbühl « a informé le Secrétaire général de l’ONU qu’il démissionne de ses fonctions avec effet immédiat », a indiqué le porte-parole du chef de l’ONU à New York.

Plutôt dans la journée, le porte-parole avait annoncé dans un communiqué que M. Krähenbühl avait été placé « en congé administratif » suite aux conclusions de l’enquête.

« Le Secrétaire général de l’ONU a reçu un rapport d’enquête du Bureau des services de contrôle interne de l’Organisation des Nations-Unies relatif à des allégations concernant le Commissaire général de l’UNRWA », avait précisé le porte-parole dans un communiqué.

« Les conclusions préliminaires de ce rapport excluent la fraude ou le détournement de fonds opérés par le Commissaire général. Il y a cependant des problèmes de gestion à résoudre », a-t-il dit.

En juillet dernier, un rapport émanant du département éthique de l’UNRWA et envoyé au Secrétaire général de l’ONU faisait état de mauvaise gestion et d’abus de pouvoir commis par un petit groupe de hauts responsables qui auraient contourné les mécanismes de contrôle de l’ONU. Le rapport décrit comme « crédibles et corroborés » de graves abus éthiques commis par des hauts dirigeants, dont Pierre Krähenbühl.

Parmi les accusations figurent celles « d’agissements à caractère sexuel inappropriés, népotisme, représailles, discriminations et autres abus d’autorité, commis à des fins personnelles, pour réprimer des divergences d’opinion légitimes ».

Le Secrétaire général a chargé l’actuel Commissaire général adjoint, Christian Saunders, d’agir à titre de patron de l’UNRWA à compter de ce mercredi, et de diriger la mise en œuvre d’un plan de gestion visant à renforcer l’agence, en particulier dans les domaines de la surveillance et de la responsabilisation, selon son porte-parole.

M. Antonio Guterres a aussi appelé les Etats membres et les partenaires de l’UNRWA à rester attachés à cette agence onusienne et à ses services », soulignant qu’il' »est essentiel que la communauté internationale soutienne le travail crucial accompli par l’agence dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’aide humanitaire, qui est une source de stabilité dans une région volatile ».

En effet, l’agence onusienne est confrontée à une crise financière sans précédent depuis que les Etats-Unis ont mis fin en 2018 à leur aide financière annuelle de 300 millions de dollars.

En août, la Suisse et les Pays-Bas ont également suspendu leurs contributions à l’UNRWA, dans l’attente des résultats de l’enquête interne de l’ONU.

Fondée en 1949, l’UNRWA gère des écoles et aide 5,4 millions de réfugiés palestiniens en Jordanie, au Liban, en Syrie et dans les Territoires palestiniens. Elle emploie 30.000 personnes, principalement des Palestiniens.

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