Domaine public hydraulique : la Cour des comptes fait le point

Dans son dernier rapport annuel, la Cour des comptes relève les insuffisances dans le Domaine Public Hydraulique (DPH). Absence de mécanisme de protection des ressources en eau, gaspillage des eaux souterraines…tels sont les griefs de cette juridiction.

Le dernier rapport de la Cour des comptes dresse un tableau bien sombre de la gestion du domaine public hydraulique. Plusieurs insuffisances ont été soulevées par les magistrats de la Cour dont ceux relatives à l’absence de mécanisme de protection des ressources en eau, surexploitation et dégradation de la qualité des ressources hydriques et gaspillage des eaux souterraines.

Au Maroc, les ressources hydriques sont généralement destinées à l’approvisionnement de la population en eau potable, l’irrigation, la production d’hydroélectricité et la satisfaction des besoins en eau des secteurs productifs. Toutefois, ces ressources risquent d’être mal exploitées, dans certains cas, suite à « l’existence d’un nombre important d’occupants illégaux du Domaine Public Hydraulique ».

Quant à la qualité des ressources en eau, la Cour relève l’absence de mécanisme de protection des ressources en eau, ce qui engendre, par conséquent, « une dégradation de la qualité des eaux souterraines au niveau des zones irriguées », en raison de « l’impact de la pollution agricole sur la qualité de l’eau, lié aux infiltrations des engrais et des pesticides ».

Parmi les points qui impactent négativement l’objectif de rationalisation d’utilisation des ressources hydriques, le document fait état d’une « non-maitrise de la situation des préleveurs d’eau et d’un faible recouvrement des redevances ».

Une autre problématique est soulevée par la Cour des Comptes, celle de « l’envasement des retenues des barrages », qui ne cesse de s’aggraver, mettant en danger la mobilisation et la gestion des ressources en eau. Le rapport indique que « le volume total envasé est évalué à près de 2,24 milliards de m3, ce qui représente près de 12,72% ».

Sur un autre volet, les magistrats de la cour des comptes soulignent l’importance de « concilier entre la satisfaction des besoins actuels du développement socio-économique d’une part et la préservation des intérêts des générations futures d’autre part », et considèrent que « la mise en place de ces mécanismes relatifs à la planification de l’eau » représente en elle-même une avancée dans le sens de la rationalisation de l’exploitation du DPH.

Le rapport pointe également « l’impact limité des interventions de la police de l’eau », lié à « l’insuffisance des Ressources humaines affectées à l’exercice de cette mission », ainsi qu’un « manque de formation adaptée à ce métier ».

Rappelons que la Banque Mondiale a classé le Maroc, en 2017, parmi les 20 pays plus « stressés » en termes de disponibilité des ressources en eau, à cause de la détérioration de leur qualité par les divers types de pollution solide, liquide et d’origines différentes : domestique, agricole et industrielle.

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