Droits des femmes, malgré les avancées des blocages persistent

Par Fatine El Fatine

Il y a presque vingt ans que le royaume s’est engagé dans de nombreuses initiatives régionales et internationales en matière de promotion de la condition féminine. Aujourd’hui, le Maroc multiplie davantage ses efforts d’interaction avec ses partenaires et poursuit sa stratégie pour garantir l’égalité des genres et lutter contre les injustices sociales.

Des projets de lois, des déclarations, des réformes institutionnelles et bien d’autres initiatives sont mises en place dans l’optique de promouvoir la situation de la femme dans le royaume et d’assurer le respect de ses droits fondamentaux.

Ainsi, de nombreuses avancés ont été réalisées en matière d’amélioration de la condition de la femme, sous la conduite du Roi Mohammed VI. Et ce, depuis 2004, date de la promulgation du nouveau Code de la famille : « la Moudawana », considérée comme l’une des lois importantes en faveur des droits des femmes marocaines, constituant, dès lors, une révolution sociale et législative.

En effet, l’engagement du Maroc en faveur des droits de la femme s’est manifesté clairement depuis l’accession du roi Mohammed VI au Trône. Le souverain a placé la cause de la femme parmi les priorités des réformes institutionnelles du pays. Plusieurs discours royaux ont justement souligné la nécessité de promouvoir le rôle des femmes et d’ouvrir les perspectives de leur participation dans les centres de prise de décision et dans les institutions représentatives.

Le roi a d’ailleurs adressé, le 19 décembre 2008, un message aux participants à la première rencontre des Marocaines du monde, organisée à Marrakech, où il a exprimé sa « ferme volonté de faire de la promotion des droits de la femme, la pierre angulaire dans l’édification d’une société démocratique moderne » tout en proclamant « en faire la clé de voûte dans la construction de la citoyenneté pleine et entière… ».

Encore, dans le discours du 29 juillet 2022, adressé par le roi, à l’occasion de son 23ème anniversaire d’accession au trône, le souverain a placé en tête de la priorité la levée des injustices faites aux femmes.

Projets de lois, partenariats… des leviers de l’amélioration de la condition féminine

Engagé en faveur de la promotion des droits des femmes, le Maroc s’est doté d’un arsenal juridique permettant au Royaume de disposer d’un cadre complet pour combattre toutes les formes de la violence à l’égard des femmes.

La loi N°103.13 relative à la lutte contre la violence faite aux femmes en fait partie.

Entrée en vigueur en septembre 2018, cette loi vise à assurer une protection juridique aux femmes victimes de violences, à travers quatre dimensions afin d’assurer la prévention, la protection, la lutte contre l’impunité et la prise en charge de qualité.

→ Lire aussi : Emploi des femmes : Pour atteindre un taux de 33,1% d’ici 2026, le Maroc doit créer 404 000 emplois par an

Autres initiatives ont vu le jour dans cette même optique, notamment la « Déclaration de Marrakech 2020 pour la lutte contre la violence faite aux femmes’ lancée par la Princesse Lalla Meryem.

Cette déclaration prévoit d’ailleurs un ensemble d’engagements en faveur de la lutte contre la violence à l’égard des femmes.

En outre, de multiples partenariats ont été conclus. D’autres, fleurissent encore de part et d’autre du royaume afin d’accélérer l’autonomisation de la femme et de lutter contre toute forme de discrimination à l’égard des femmes.

Récemment, un programme de partenariat a été signé entre le ministère de la Justice et l’Entité des Nations Unies pour l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes au Maroc (ONU-Femmes Maroc.

Il s’agit d’un partenariat, conclu le 28 juillet 2022 à Rabat, portant sur la promotion de l’égalité des genres dans la législation marocaine et les pratiques professionnelles dans le secteur de la justice. Son objectif est aussi de permettre l’harmonisation des lois nationales avec les engagements internationaux du Maroc.

L’activité la femme, une question préoccupante pour le gouvernement…

L’intégration des femmes dans le marché de travail joue un rôle primordial dans l’amélioration du niveau de vie au Maroc. À tel point que renforcer leur accès aux opportunités économiques donnerait un sérieux coup de pouce à la croissance du PIB par habitant : 5% en moyenne, sur la période 2022-2035, selon une analyse genre effectuée par le ministère de l’Économie et des finances.

Néanmoins, les données publiées par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur les femmes actives au Maroc, montrent que le taux d’activité global des femmes est passé de 22.6 % au premier trimestre de 2020 à 20% au 1er trimestre 2022.

Les résultats de l’étude menée par le HCP révèlent également qu’en début 2022, deux hommes sur trois sont actifs, ce qui équivaut à 62.3%, contre une femme sur six. Un chiffre qui renvoie à un taux ne dépassant pas les 16.6%.

Ces données témoignent de la faible présence des femmes dans le marché du travail en la comparant à celle de l’homme.

Le HCP a également dressé un tableau comparatif qui note une légère diminution du taux d’activité de la femme entre le 2ème trimestre 2021 et celui de 2022. Le taux d’activité des femmes est passé de 22.5% en 2021 à 21.3 %. Cependant, si on remonte un peu plus loin, notamment aux années 2013/2014, nous allons nous rendre compte que le taux d’activité des femmes a enregistré une baisse de près de 5% en passant de 26.3% en 2014 à 21.3% en 2022.

Pour y remédier et favoriser l’intégration de la femme dans les secteurs d’activités, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a réitéré, en mars 2022, l’engagement du gouvernement à adopter une politique globale, qui vise à augmenter le taux d’activité des femmes à plus de 30% à l’horizon 2026, au lieu de 20% actuellement.

Pour rappel, toutes ces avancées réalisées en matière des droits des femmes, ont permis à ces dernières d’occuper des postes de direction et d’imposer leur présence dans les sphères politiques et civiles, et en particulier au sein des partis politiques et des institutions représentatives par la femme marocaine, n’auraient sans doute pas été possibles s’il n’y avait pas une mobilisation et un militantisme des forces vives de la société civile féminine.

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