Fatna Chanane : Une tempête de couleurs sous un ciel fermé

Cette pandémie de COVID-19 nous a poussé dans nos retranchements, chez certains, elle a déclenché le pire… Nous avons appris, dans la douleur, que nous ne sommes pas TOUS faits pour être enfermés. Ce confinement nous a également appris à reconsidérer le concept même de la liberté. Est-elle liée à la possibilité de quitter son domicile, sa ville, son pays ? Notre liberté est-elle conditionnée par nos déplacements ?

Fatna Chanane, artiste peintre marocaine guidée par ses introspections, ses intuitions, mais aussi par un regard spécial sur les « choses » de la vie, un regard où chaque sentiment revêt une couleur et où chaque mouvement du corps se transforme, le temps d’une vie, en une complainte figée. Celle qui a ravivé les symboles de la vie, de l’histoire et des continents, à travers des toiles qui n’invitent pas seulement au voyage, mais au questionnement et à la prise de conscience.

Le choix de ses couleurs, de ses matières, n’est jamais anodin car Fatna Chanane ne se laisse jamais impressionner par un quelconque mouvement artistique en vogue. Pour elle, la peinture n’est qu’un autre langage, ouvert à toutes les interprétations.

Dans le labyrinthe des sentiments, Fatna a fait le choix de ne pas suivre le fil d’Ariane et de faire face au minotaure qui existe en chacun de nous.

Ses toiles incarnent sa salvation… Et la nôtre.

Bloquée, dès le début du confinement, depuis plus de quatre moi, en Espagne, Fatna s’est retrouvée seule, avec son fils, à errer dans l’immensité d’un complexe hôtelier à Mazagon, en Andalousie et a décidé de faire de cette expérience, un nouvel élan de créativité.

De ce confinement forcé, de cet exil espagnol, Fatna Chanane a créé un univers, habité par de nouvelles formes, de nouvelles âmes, invitées à se mouvoir dans un nouveau décor, celui d’un hôtel transformé en forteresse.

Un donjon d’où nous parviennent les complaintes d’une femme retenue loin des siens.

Et dans un élan de partage, car un artiste n’est jamais « complet » sans ces regards étrangers qui se posent sur ses créations, Fatna Chanane a décidé d’exposer ses œuvres nées de son exil forcé, à l’hôtel où elle a élu domicile depuis plus de quatre mois

Intitulée « Symphonie Confinée » cette exposition individuelle de 32 toiles, est une invitation au voyage, dans une conjoncture où le voyage n’est pas permis.

Une invitation à changer de regard sur ce qui fait notre liberté, notre faiblesse transformée en force… En création.

Les nouvelles œuvres de Fatna Chanane sont hurlantes de réalité, mais aussi de rêve.

Les corps s’y muent, pour nous offrir la plus belle des danses.

Jusqu’au 5 août 2020, les espagnols pourront découvrir les œuvres de Fatna Chanane, dans le hall de l’hôtel Martin Alonso Pinzon, dans la ville côtière de Mazagon.

Les bénéfices de ces tableaux seront consacrés à des actions éducatives et solidaires  menées par l’association Tamoune à Ouirgane  qui œuvre en faveur des écoles primaires  du village Ksar Azekout au sud du Maroc et de celle de l’île de Gorée au Sénégal.

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